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Grand-Katanga : les jeunes rejettent tout discours de haine entre communautés ethniques

Dès l’annonce par la Céni des résultats provisoires de la présidentielle, je me suis amusé à observer les tendances des gens à Lubumbashi, selon leur appartenance tribale. Sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les gens, en particulier les jeunes, m’ont surpris agréablement. Ils étaient calmes.

Sur X par exemple, j’ai vu des gens marquer leur désaccord contre les résultats publiés par la Céni, mais sans attiser la haine tribale pour monter une communauté contre une autre. Très vite, des messages d’appel au calme ont commencé à envahir la toile. Je n’aurais jamais imaginé cela, dix ans en arrière.

En effet, depuis là où je suivais la publication des résultats, les gens gardaient leur calme. Ceux qui n’étaient pas d’accord ont clairement affiché un esprit de tolérance. En même temps, ceux qui célébraient la victoire de leur candidat, le faisaient avec modération et sans triomphalisme aucun.

Certains jeunes de différentes communautés avaient anticipé en prenant l’initiative de sensibiliser les leurs sur les réseaux sociaux. Ils ont appelé au calme, bien avant la publication des résultats.

« S’il y a une chose sur laquelle nous sommes tous d’accord, c’est que nous sommes fatigués de nous entredéchirer pour des intérêts des politiciens », a avoué un ami sympathisant de l’opposition, qui prenait tranquillement la bière avec nous. Et d’ajouter : « Après tout, il y a une vie après les élections ! »

« Eux sont riches, alors que toi et moi devons nous débrouiller pour vivre ! »

C’est cet argument qui, me semble-t-il, a permis d’apaiser les ardeurs. On en arrive à se demander pourquoi on devrait mettre des barrières entre nous pour soutenir des gens qui vivent déjà dans l’opulence. Sur ce point, les analyses du tiktokeur Zobrata me semblaient pertinentes, même si certains de ses propos sont excessifs et ne peuvent pas être évoqués ici. Je lui donne raison quand dans une vidéo, il a dit ne pas comprendre qu’on fasse appel à des jeunes des quartiers défavorisés pour investir la rue en vue de sauvegarder les intérêts des politiciens qui eux-mêmes, prennent toujours la précaution de mettre leurs propres enfants à l’abri.

Petit-à-petit, on voit bien que les gens commencent à comprendre la nécessité de ne pas mettre en péril le vivre-ensemble. Quant à moi, je pense qu’en restant unis dans nos diversités, c’est le Congo qui gagne !

 

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