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Des grèves et des grèves, mais la situation des fonctionnaires ne s’améliore pas

C’est un constat choquant. Les fonctionnaires et agents de l’Etat, qui exercent des métiers vitaux pour le pays, vont en grève depuis des décennies, et rien ne s’améliore ou presque. En RDC, pourquoi le gouvernement ne réagit-il pas toujours une fois pour toutes? Chaque fois, on accorde 10 ou 20$ de plus sur les salaires, et la tempête calmée, on oublie le problème à la base.

Les professeurs ainsi que le personnel scientifique des universités publiques n’enseignent pas depuis l’ouverture de l’année académique, le 5 janvier 2022. Ils réclament l’amélioration des salaires et de leurs conditions de vie.

Des salaires étonnants

Tenez : un professeur ordinaire atteint à peine, à ce jour, 1300$, payés en francs congolais (2.600.000) à un taux d’il y a trois ou quatre ans. Au bas échelon, l’assistant n’a pas mieux que 248.000 francs et une prime locale de 250.000. Le Chef de Travaux, lui, reçoit 520.000 francs de l’Etat et une prime locale de 300.000 francs. Et cela dépend des recettes que réalise chaque université.

Dans une situation normale, les salaires sont attribuées en fonction des taches assumées, mais aussi en fonction de la durée et du niveau d’études accomplies. Malheureusement, quelqu’un qui n’a parfois pas étudié gagne plus d’argent de la République que celui qui a fait de grandes études pour former les autres.

J’ai, par exemple, appris il y a trois ou cinq ans, qu’un administrateur du territoire a été nommé. Après vérification, il n’avait jamais achevé des études primaires ! J’ai d’abord cru que c’était un canular. Puis, le choc m’a saisi. N’est-ce pas ça même le sens d’un miracle ?

Des grèves à répétition

Les grèves, ou menaces de grève, dans les universités, c’est pratiquement chaque année qu’elles ont lieu au début de l’exercice. Et c’est pareil dans les écoles primaires et secondaires où, depuis pratiquement la décennie 1990, les grèves ne connaissent quasiment pas de trêve.

Les plus longues trêves tiennent un ou deux ans, puis les enseignants recommencent les manifestations. Là, l’enseignant au bas échelon touche à peine 150$ le mois, et il faut compter sur l’obstination du président Tshisekedi sans quoi on n’en serait même pas à ce montant presque standardisé. Malgré tout, cette politique reste combattue jusque dans les écoles habituées à percevoir l’argent des parents pour compléter les salaires.

Quant aux infirmiers et médecins, la situation n’est guère reluisante. Ils viennent de faire au dernier semestre de 2021, une des grèves les plus longues dont je me souvienne au cours des cinq dernières années.

Mais cela n’a pas donné des résultats satisfaisants. Lorsque vous arrivez dans un hôpital public, vous avez plus de risque d’attendre longtemps pour être pris en charge. Les infirmiers sont démotivés alors que les médecins ne se pointent qu’après avoir presté ailleurs, chez les privés.

Au nom de quels principes, finalement ?

Je ne parlerai pas ici des policiers et des militaires dont la solde est quasiment une insulte à l’humanité des hommes et femmes en uniforme. Malgré tout ce tableau inquiétant, les ministres, les parlementaires ainsi que les agents de leurs cabinets ont eux de très gros salaires. On se demande toujours pourquoi et au nom de quoi.

Ceux qui forment les élites du pays, ceux qui soignent les riches et les pauvres et ceux qui sécurisent ou produisent des biens et services sont négligés par ceux qui se pavanent et vivent aux dépens des premiers, se tapant de gros salaires et des avantages fous.

Je me demande si vraiment au gouvernement il y a une loi non écrite qui apprend à être inhumain. Sinon, pourquoi de Mobutu à Tshisekedi, les choses restent pareilles, à part quelques exceptions qui du reste me semblent conjoncturelles?

 

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