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Hommages publics sous le haut patronage du Covid-19 à Lubumbashi

Le Covid-19 est sans doute une dangereuse maladie pour ma RDC. Mais, elle permet de comprendre aussi beaucoup de choses dans ce pays. C’est le cas des raisons de certaines difficultés à le vaincre lui-même en tant que maladie qui ne fait curieusement pas trop de dégâts qu’en, Occident, par exemple.

Les dysfonctionnements du Congo-Kinshasa sont souvent étonnants pour nous-mêmes Congolais. Alors, observons la crise de Covid-19 à Lubumbashi. Le plus rapidement possible, on se rend compte d’abord d’un manque de sérieux dans la communication publique. Ici, je ne parlerai pas trop des cacophonies que les rapports publics, entre pouvoir central et les provinces ont facilitées dès le début de l’épidémie en RDC.

Distanciation sociale et confinement traditionnel, Covid-19 exige !

Mais, voyez ça ! Il suffit qu’un citoyen lambda meurt pour s’en rendre compte. A la morgue, et au chic cimetière de Kasangiri à Lubumbashi, très peu de personnes seulement sont admises à l’intérieur. Des policiers assurent le suivi, à la lettre !

En plus : il n’y a pas de messe, pas funérailles publiques. Bien sûr, il faut respecter les mesures barrières, l’ordre du chef de l’État !

Puis, par malheur, il arrive qu’un officiel, un politicien meurt aussi. Et on l’a vu plusieurs fois, la dernière étant le décès de l’ancien gouverneur Jean-Claude Kazembe. Le corps du défunt est exposé pour des hommages publics. Plus d’un millier de personnes se mobilise.

On a beau disposer les sièges à 1m d’intervalles ! Très vite les espaces se resserrent, et notre chaleureux « confinement » reprend sa place.

Certains masques qui au début de la manifestation sont bien ajustés sur le visage, vont sous le menton. Seules les stars de la vie publique, aux premières loges sous les principales tantes, donnent bien cette belle impression de respecter les mesures barrières.

Hommages dignes

La cérémonie dure des heures. Puis, hommages dignes d’un « grand », des équipes se retirent pour se retrouver plus tard ailleurs, pour couler la tristesse sous des gorgées de bière.

Cela se répètera peut-être aussi d’ici au 16 septembre. Et ce sera en présence du président Félix Tshisekedi lui-même. A Lubumbashi, il ira enterrer son allié Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza décédé fin août. La première date d’inhumation a été reportée malgré l’arrivée sur place du chef de l’État. Ses proches ont exigé des obsèques dignes d’un grand, et un mausolée.

Ils auront les deux. Ce sera sous le haut patronage du chef de l’Etat donc ! En temps de Covid-19, rassurez-vous, et pendant que court toujours sa restriction des rassemblements de plus de 20 personnes.

Et les mesures contre la propagation de Covid-19 ? D’accord. On portera les masques, et le reste, le Covid-19 s’en chargera. N’est-ce pas ? Comme il n’y a jamais deux sans trois, il faut se dire qu’il n’y a pas, dans un tel climat, une troisième vague sans une quatrième.

Sous le haut patronage…

Voilà, plus simplement expliqué, comment en RDC, certaines épidémies ne sont pas faciles à endiguer. Puisque, vous l’aurez compris, les règles ne sont jamais les mêmes pour tous. Il y en a toujours pour les petits et pour les grands.

Pas étonnant, dès lors, que les petits se sentent piégés, mal aimés. Et en réponse à cette sorte d’injustice, ils refusent de croire au Coronavirus. Ou, en revanche s’ils y croient, ils se convainquent que c’est un petit jeu des puissants ou qu’il n’a pas de force létale qui puisse les atteindre.

Et dans ces conditions, sous le haut patronage de leurs excellences messieurs les dirigeants de ce pays, il est facile que le Covid-19 patronne les manifs pour sa meilleure propagation.

 

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