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Instabilité de l’électricité à Kinshasa : et si c’était nous le problème ?

Quand on évoque la question de la desserte en électricité dans les villes congolaises, les gens sont unanimes sur l’irrégularité du courant électrique. Et cela ne peut être contesté. Mais lors d’une récente course en taxi, une conversation sur le sujet m’a fait découvrir un autre angle du problème. Je vous explique.

Il est 8 heures ce jour-là. A bord d’un taxi en direction du centre-ville de Kinshasa, les passagers parlent des difficultés de la vie quotidienne dans la capitale. Le sujet de l’électricité surgit et la Société nationale de l’électricité (Snel) est prise à partie. Ironie de l’histoire, un cadre de cette société se trouve parmi nous. Voulant défendre sa chapelle, il reconnait les défaillances de fourniture du courant, mais fait remarquer que la croissance démographique y est pour beaucoup.

«  Une cabine est conçue pour alimenter 100 maisons avec tout le confort moderne : télévision, machine à laver, climatiseur, réchaud et lumières. Quand sous le coup de la démographie, ce ne sont plus 100 mais 200 ou 300 maisons qui dépendent d’une seule cabine, on ne peut pas faire des miracles », nous dit-il.

L’autre raison c’est la cuisson. Au vu de leur niveau de consommation, les réchauds ont  une incidence sur la longévité des câbles en cuivre. De ce fait, si plus d’une centaine de familles utilisent des réchauds, les câbles ne supporteront pas une telle charge. D’autres comportements assez particuliers concourent à une électricité au rabais comme le fait de laisser les lampes allumées en plein jour.

Des solutions ?

Recourir au gaz pour la cuisson est indiqué selon ce cadre pour alléger la consommation énergétique et l’entretien des équipements de la Snel. Il en va de même des lampes et d’autres équipements électroniques. Pour lui, une télévision qui consomme entre 40 et 50 watts est plus indiquée que celle dépassant les 100 watts. Faute de culture statistiques et de leadership au niveau local, des maisons poussent de terre et se font raccorder clandestinement sans que la capacité énergétique ne suive le rythme.

Des remarques qui m’auront interpellé. En arrivant en ville, j’ai acheté des lampes économiques et plus tard, troqué mon poste téléviseur de 118 watts ainsi que le chargeur de 65 watts de mon ordinateur par d’autres trois fois moins gourmands en énergie. Cela n’a peut-être pas changé grand-chose dans mon quartier, mais si chacun de nous en faisait autant, je pense que la qualité du courant électrique pourrait connaitre un début d’amélioration.

 

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