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Interdire aux policiers l’usage d’armes à feu lors des manifestations

Plusieurs villes du pays font face à des manifestations de tout bord. Celles-ci se terminent par des casses et des pillages. Ce qui est déplorable. Mais je déplore aussi le fait que nos policiers font systématiquement usage d’armes létales. Et il y a des morts et des blessés.

Je me rends compte que l’attitude de certains policiers congolais ne diffère en rien de celle du policier auteur de la mort de l’Afro-Américain, George Floyd. Arrestations arbitraires, contrôles ponctués par des violences, nos agents de l’ordre traumatisent les paisibles citoyens à tel point que ces derniers sont devenus méfiants envers ceux qui sont censés assurer leur sécurité.

La loi du plus fort

Lorsque j’assiste à des arrestations musclées sur un citoyen ne présentant aucune menace, ceci me laisse perplexe et me pousse à me demander si ces hommes en uniforme ont réellement suivi une formation de qualité. Est-ce qu’on leur a montré comment s’adresser à une personne au cours d’un contrôle, comment dialoguer avec celle-ci et lui signifier ce qui lui est reproché s’il s’agit d’une infraction ? Tout un tas d’interrogations.

Pour une simple manifestation politique pacifique, on enregistre des morts. Doit-on rappeler que manifester n’est pas une déclaration de guerre ? Les policiers sont mieux placés pour le savoir, je pense. La police est là pour protéger la population. Comment donc se peut-il qu’elle devienne elle-même son premier assassin ?

Comparaison n’est pas raison, dit-on, mais cela m’interpelle lorsque je suis l’émission Enquêtes sous haute tension d’une chaîne câblée filmant le quotidien des policiers français. Contrairement à nos policiers congolais, les policiers français rassurent les citoyens. Je ne dis pas qu’ils ne commettent jamais de bavure, mais l’attitude de la population démontre qu’elle est bien traitée par les hommes en uniforme.

Le doute pèse sur la qualité de la formation des policiers congolais, les autorités feraient mieux de se pencher sur ce problème. Notre police fait des victimes que j’appelle des George Floyd congolais.

Cependant, je ne peux m’empêcher de féliciter et d’encourager les vrais policiers congolais qui brillent par leur sérieux et leur professionnalisme dans l’exercice de leurs fonctions. Bravo à eux et bon courage, malgré les conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent.

 

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