Depuis 2006, un arrêté ministériel interdit le commerce des produits éclaircissants en RDC. Mais à Lubumbashi, fabriqués localement ou importés, ces produits circulent toujours.
Les distributeurs de produits cosmétiques éclaircissants, à base d’hydroquinone, recrutent des jeunes filles pour faire la publicité de leurs produits. Souvent ce sont des jeunes filles issues des quartiers pauvres de Lubumbashi. Elles sont transformées en panneaux publicitaires pour des lotions et crèmes qui blanchissent la peau en vue d’attirer la clientèle.
Blanchir la peau et se moquer de son identité raciale
Les entreprises les incitent à éclaircir leurs peaux, en échange d’un emploi. Mais quel emploi ? Sans recevoir aucune explication sur les dangers qu’elles courent en utilisant des produits à hydroquinone, les filles acceptent de s’éclaircir la peau. C’est la seule façon pour elles d’avoir une rémunération. Elles ignorent pourtant qu’elles ont un « contrat d’objectif ». Les filles qu’on a incitées à blanchir leur peau, seront payées ou pas, en fonction des ventes que le distributeur aura réalisées grâce au démarchage fait par elles.
Il faut savoir que même si les ventes se multiplient par dix, le salaire journalier de la fille ne dépassera pas 5 USD comme l’affirme Nadine, une ambassadrice d’une marque de produit local. On la voit debout, avec des produits entre les mains, arborant un sourire artificiel. Nadine fait des va-et-vient pour expliquer « les bienfaits » du produit aux clients et ainsi les inciter à en acheter. « En cas de meilleure vente, le boss nous félicite, nous offre parfois une crème de beauté et nous dit merci », explique Nadine.
Des filles manipulées
Les produits contenant de l’hydroquinone comporte de grands risques pour ceux qui les utilisent. Ils créent par exemple des brulures, des vergetures indélébiles et irréversibles, des « tampons » sur le visage des femmes qui ont eu recours à cette pratique dans leur vie. Ces produits vieillissent prématurément la peau et augmente les risques de cancer.
L’ignorance tue et la course effrénée vers l’utopie du vrai monde incite à beaucoup d’erreurs…