Marche pacifique des journalistes mercredi 5 août 2020 à Mbujimayi. Crédit photo @Yves Tshiyombo
article comment count is: 0

Mbujimayi : les journalistes dans la rue pour dire non aux agressions dont ils sont victimes

Depuis l’avénement du gouverneur Jean Maweja, les restrictions à la liberté d’expression et de la presse ont redoublé d’intensité au Kasaï-Oriental. L’homme accepte difficilement les critiques sur les médias. Le 21 juillet, au cours d’une marche du collectif Sauvons le Kasaï, au moins 7 journalistes ont été passés à tabac par des gros bras se revendiquant comme partisans du gouverneur. Des femmes journalistes ont été violentées, certaines déshabillées, leurs matériels de reportage endommagés ou confisqués. C’est pour dire non à ces bavures que les professionnels des médias ont pris d’assaut les grandes artères de Mbujimayi mercredi 05 août.

Dès le matin, aucune radio ni télévision locales n’émettait à Mbujimayi. La journée radios et télévisions mortes, décrétée par la section locale de l’Union nationale de la presse, a été bien respectée. Seules Radio Okapi et la RTNC se sont désolidarisées du mot d’ordre de l’UNPC.

La marche pacifique a commencé autour de 9 heures locales Place de la Poste, mais les manifestants ne se sont pas accordé sur l’itinéraire à suivre. Les uns tenaient à faire le tour de toute la ville, tandis que les autres ont préféré un trajet beaucoup plus court, de peur de se faire infiltrer par des fauteurs de troubles. Conséquences : il y a eu deux colonnes de journalistes marchant dans le sens opposé, mais ils se sont tous retrouvés au point de chute prévu : le gouvernorat de la province. Ils scandaient des chants hostiles au gouverneur Jean Maweja. « Si tu ne veux plus être gouverneur, continue de t’attaquer aux médias », chantaient-ils.

Stop aux mauvais traitements infligés aux journalistes

Sur les banderoles et les inscriptions qu’ils brandissaient on pouvait lire : « Non aux agressions des journalistes », ou encore « Non aux violations de la liberté de la presse », etc. La marche était encadrée par la police et il n’y a eu aucun incident.

Au gouvernorat, le mémorandum des journalistes a été lu devant le gouverneur Jean Maweja par le président sectionnaire de l’Union nationale de la presse du Congo : Louis Kabongo. Il a dressé une longue liste de bavures et de violences dont les journalistes sont victimes au Kasaï-Oriental depuis que Jean Maweja est au pouvoir. A son tour, le gouverneur dit ne pas reconnaître les personnes ou les groupes d’individus qui s’en prennent aux professionnels des médias en utilisant son nom. Il promet d’œuvrer à la protection des droits des journalistes et de la liberté de la presse. Alors question : est-ce une décision ferme ou un vœu pieux ?

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion