En 1988, l’Assemblée générale de l’organisation mondiale de la santé (OMS) avait exprimé sa vive préoccupation devant la pandémie du sida. L’OMS avait choisi la date du 1er décembre 1988 comme journée mondiale du sida. Aujourd’hui, plus de 41 millions de personnes dans le monde sont séropositives.Au Congo, où les personnes atteintes du virus sont souvent stigmatisées, une église a décidé de s’engager pour lutter contre ce fléau.
Au Congo beaucoup d’églises refusent de marier les personnes séropositives avec les séronégatives même s’il y a consentement mutuel. En RDC les personnes atteintes du sida sont stigmatisées et discriminées au sein même des confessions religieuses. Mais l’église CBCA (Communauté baptiste au centre de l’Afrique) a décidé de leur venir en aide en instaurant un atelier pour les personnes vivant avec le VIH (PVV) pour qu’ils puissent se rencontrer et discuter. Maître Jacques Nzanzu de L’église CBCA a offert une interview à Habari RDC pour expliquer ce projet original.
Quel est le but de cet atelier?
Maître Jacques Nzanzu : Il existe en RDC une loi pour les PVV. L’objectif de cet atelier est de vulgariser la loi portant sur la protection des PVV mais aussi d’évaluer son application. Nous allons étendre cette activité dans les écoles, les centres de santé ou encore dans les milieux professionnels pour avoir une vue globale de l’appréhension de cette loi par la population.
Que dit exactement la loi congolaise sur la protection des PVV ?
Cette loi prévoit des droits et des devoirs, et elle souligne que les PVV ont les mêmes droits juridiques que tout autre citoyen congolais tel que le droit au mariage et à la procréation. La loi insiste surtout sur les droits d’accès aux établissements sanitaires, éducatifs, professionnels et religieux. Elle interdit toute sorte de stigmatisation et de discrimination des personnes vivant avec le VIH.
Et dans quelles mesures cette loi est appliquée ?
Il y a surtout la discrimination et la stigmatisation des PVV dans le monde du travail mais aussi et malheureusement à l’église ! Dans de nombreuses églises les PVV souffrent de plusieurs préjudices. Il y a aussi les difficultés d’accès aux antirétroviraux et aux soins de santé de qualité. Il reste donc encore beaucoup à faire pour faire comprendre cette loi. Elle ne vise pas simplement à réduire la propagation de la maladie mais bien à protéger les personnes infectées et affectées par le SIDA.
Quelles sont vos recommandations principales ?
Que les confessions religieuses respectent la politique nationale de lutte contre le VIH SIDA et combattent toutes les formes de stigmatisation et de discrimination des PVV. Que l’État congolais leur facilite l’accès aux antirétroviraux et qu’il puisse aider à la vulgarisation de cette loi qui au final est encore très peu comprise par la population.