Kabila vs Rassemblement : la guerre des tranchées

Credit : Dessinateur Kash Thembo

La lutte sans merci que se mènent la Majorité et l’opposition dite « radicale » en est arrivée à son point d’enlisement. 

Désormais nul ne peut avancer ses pions en espérant l’emporter sur l’autre. En même temps, les chances d’un règlement à l’amiable de la crise s’amenuisent depuis la signature d’un accord politique controversé à l’issue du dialogue.

Les protagonistes préfèrent donc se livrer une guerre de positions : le pouvoir s’arrangeant pour conserver ses acquis (maitrise de l’appareil d’Etat), l’opposition se contentant de surfer sur la légitimité de son combat. Cela promet d’être moins intense mais long et épuisant.

A cette occasion le président Kabila et les siens partent tout de même avec un avantage certain. Ils ont le pouvoir et peuvent donc se permettre d’attendre l’adversaire avant de réagir vigoureusement à coup de répression de manifestations pacifiques et de propagandes sur les médias d’Etat. Aussi il y a lieu de penser que les ténors de ce camp se disent qu’ils ont d’ores et déjà gagné la bataille. Leur chef de fil ferait mieux de parcourir les derniers kilomètres qui le séparent d’un nouveau contrat de bail avec le palais présidentiel. Un contrat, faut-il le souligner, qui n’a rien de constitutionnel ni de légitime.

« Lancé comme une balle de football, le président Kabila est sur le point de remporter le Marathon 2016, » aurait écrit le caricaturiste Kash Thembo pour décrire son dessin.

Mais l’opposition attend au tournant. Elle a avec elle les laissés-pour-compte de 15 ans de Kabilisme et tous ceux qui, au sein de la communauté internationale, pensent que le pouvoir doit changer de mains. Elle a démontré récemment sa capacité à mobiliser dans toutes les grandes villes du pays. Le camp d’en face a en effet toutes les bonnes raisons de ne pas considérer que tout est acquis.