Au départ, je pensais qu’il ne s’agissait que d’histoires. Mais depuis que j’ai failli moi-même être victime du vol de mon téléphone à bord d’un bus au rond-point Ngaba, je peux vous confirmer que cette pratique est une réalité à Kinshasa.
Un jour, aux environs de 10h le matin, à bord d’un bus, je réponds à mes messages sur WhatsApp, tenant fermement mon téléphone dans la main. Mon esprit est profondément concentré sur ce que je lis et écris, tandis que le bus se remplit petit à petit. C’est un gros bus, du type esprit de vie, rouillé partout, sièges déchiquetés… comme la plupart des bus de Kinshasa. Je devais me rendre au quartier Cité verte, car je tenais à visiter à tout prix le site touristique Lola ya bonobos.
À l’arrière où je suis assise à coté de la fenêtre, je vois soudainement surgir une main qui passe par la fenêtre et essaie de se rapprocher de mon téléphone. Je fais semblant de ne rien voir tout en ayant un regard vigilent sur cette main suspecte. Elle s’approche encore, jusqu’à quelques centimètres de moi.
L’homme était sur le point de ravir mon téléphone, mais sans succès car je l’ai immédiatement caché et serré dans ma main. J’entends un « mtsuuu ! », c’est le présumé voleur qui s’exclame, car il a raté son coup. Je l’ai regardé et il s’est éloigné à grandes enjambées, telle une vraie furie.
Dans les coins les plus fréquentés de la capitale, nous sommes souvent victimes de ce système bien organisé de vol de téléphones. C’est le cas du rond-point Victoire ou de certains quartiers de la commune de Lemba. Certains voleurs s’improvisent « shayeurs » (vendeurs ambulants) avant de commettre leur acte. D’autres encore profitent de la foule immense aux heures de pointe sur les arrêts de bus.
« J’ai failli y perdre mon oreille »
Assise à côté de moi, dans ce bus, une dame me raconte comment un jour elle s’est fait piquer son téléphone. « Rangé tshombo na yo maman, awa ba yibaka », « Rangez votre téléphone madame ! Il y a des voleurs ici », ne cessait de lui répéter le receveur du bus. Hélas, emportée par sa conversation, elle n’a pas tenu compte de ses avertissements. D’habitude, on croit toujours que ça ne peut pas nous arriver, jusqu’à ce que cela arrive. « Juste au moment de raccrocher, une main m’arrache mon téléphone. Le geste était tellement violent que j’ai failli y laisser mon oreille. Le voleur s’est ensuite faufilé dans la masse de gens qui étaient là, à tel point que je n’ai même pas pu voir son visage ou essayé de le rattraper », me raconte la dame.
Certes, ce n’est pas évident de craindre de se faire voler à bord des bus, mais je pense qu’après ma propre expérience, je prendrai désormais plus de précautions pour protéger mes biens, quel que soit l’endroit. Les voleurs n’ont pas de pitié.
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Kin c’est l’apocope de kinshasa il ya des personne de toute genre