A Kisangani, la chute Wagenya est tombée dans les oubliettes depuis des décennies. On ne la voit plus comme une richesse et une potentialité pour la province de la Tshopo. Qui refuserait de se rendre à cette chute autrefois visitée par l’illustre explorateur Henry Morton Stanley ?
Situé non loin du centre-ville de Kisangani, cette chute historique de pêche des Genia, a reçu des visites légendaires à l’instar de celle de Henry Morton Stanley au 19e siècle. Le roi des Belges Baudouin l’a visitée en 1955. La chute a été aussi plusieurs fois visitée par le maréchal Mobutu, notamment en 1970. Aujourd’hui, c’est de l’histoire ancienne. La chute Wagenya n’attire plus. Elle a même perdu tout ce qui faisait d’elle un site touristique.
Négligence des autorités
La province de la Tshopo manque-t-elle de ressources pour aménager ce site et lui redonner une vraie valeur ? Quand vous arrivez à la chute Wagenya pour une petite ballade, vous êtes d’abord frappé par les désordres qui y règnent. Tout le monde veut se faire guide, pour gagner un peu d’argent.
Selon le chef coutumier Pierre Mosala Beaka, c’est un gouverneur qui avait bâti ce site touristique, dans les années 70. Pour lui, il faut reconstruire ce site et mettre en place un comité de gestion qui pourra s’occuper de tout ce qui concerne la chute.
Un tribalisme incontrôlable
A Kisangani, le tribalisme est un vrai problème. Même si c’est pour le bien de tous, certaines personnes n’admettent pas que des non originaires prennent les devants pour diriger ou pour apporter des changements. Un jour, après une formation, nous sommes partis à la chute Wagenya pour une séance de photos. Les jeunes Enya, originaires du lieu, n’étaient pas d’accord avec le chef coutumier qui nous a laissés prendre des photos sans rien payer. Dans leurs têtes, nous étions des étrangers.
Il faut que le gouvernement central s’implique directement, à travers le ministère du Tourisme, pour redonner sa valeur à cet site touristique historique. Car c’est l’histoire de toute la RDC qu’il enseigne, en plus de pouvoir faire gagner de l’argent.
Mettre en place un comité de gestion comme c’est le cas pour des stades serait vraiment utile. Et ce comité devrait être composé d’originaires et de non originaires de la Tshopo pour un travail bien fait.
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