Dans la paisible localité de Soyo-Village au Kongo-Central, s’est tenu un dialogue communautaire axé sur la masculinité positive. En effet, il était question de l’accès des femmes et des filles aux services de santé sexuelle et reproductive (SSR). Cela, en mettant en avant le rôle et l’attitude des hommes dans ce domaine.
Les participants, notamment des leaders communautaires, des chefs coutumiers, dont le chef de Soyo-Village, se sont librement exprimés sur différentes questions en rapport avec les droits des femmes.
La planification familiale : un enjeu crucial
Au cours de ce dialogue, les avantages de la planification familiale ont été mis en lumière. Ils incluent la réduction de la mortalité maternelle en limitant les grossesses qui surviennent trop tôt ou trop tard, ou qui sont trop nombreuses ou trop rapprochées. La planification familiale permet également aux femmes de poursuivre leurs activités professionnelles et économiques. Elle réduit les dépenses sociales, favorise le bien-être général et offre à la femme la possibilité de s’engager dans différentes activités propices à son épanouissement.
Le droit de décider : une question primordiale
La question de savoir qui a le droit de décider du nombre d’enfants dans un foyer, a suscité un débat animé. Initialement, certains ont affirmé que cette décision revient exclusivement à l’homme. Mais, un participant a contesté cette idée en soulignant que les femmes ont le droit à l’autonomie de leurs corps, et que les décisions concernant leur santé reproductive doivent être prises conjointement.
La discussion a ensuite porté sur les services de santé sexuelle et reproductive auxquels les femmes et les filles devraient avoir accès. A ce sujet, la contraception a été citée comme l’un de ces services essentiels. Car, elle permet de prévenir les grossesses non désirées, les avortements clandestins et les infections sexuellement transmissibles.
L’attitude des hommes à l’égard de la contraception
A propos de l’attitude que devraient avoir les hommes vis-à-vis des femmes et des filles qui utilisent des services de contraception, les participants ont souligné l’importance d’un soutien positif de la part des hommes. Car, la contraception permet de réduire les grossesses non désirées et les avortements clandestins.
S’agissant justement de l’avortement, les échanges ont tourné autour des circonstances spécifiques pour bénéficier d’un avortement sécurisé. C’est entre autres, les agressions sexuelles, les viols, l’inceste, ou lorsque la vie de la mère est en danger. La légalité de ces interventions est garantie par des textes juridiques nationaux et internationaux.
Vers une masculinité positive
Ce dialogue communautaire à Soyo-Village, a contribué à la prise de conscience des participants sur l’importance de la masculinité positive et du soutien des hommes aux droits des femmes en matière de santé reproductive. Sur ce point, l’harmonisation des lois et la révision du code pénal congolais ont été évoquées comme des instruments qui devraient garantir à la femme un accès sans entrave aux services de SSR.
Bref, l’information, l’éducation et la sensibilisation sont des outils puissants pour promouvoir l’égalité des sexes et le respect des droits en matière de santé reproductive.
*Cet article est publié dans le cadre du projet Makoki Ya Mwasi, avec l’appui technique de Ipas. #MobaliYaSolo