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Lutte contre les VBG aux frontières, impliquer les parties prenantes

Le projet de facilitation du commerce dans la région des Grands Lacs (PFCGL) a pour but de faciliter les échanges commerciaux transfrontaliers en augmentant la capacité du commerce et en réduisant les coûts pour les commerçants. Pour minimiser les risques d’impact négatif de ce projet sur les communautés, l’organisation Heal Africa a été sélectionnée comme structure expérimentée dans la prévention et les réponses aux violences basées sur le genre (VBG). Heal Africa a organisé une formation des parties prenantes au projet de construction des infrastructures entre les frontières de la RDC et de ses voisins de la région des Grands Lacs. Que peut-on retenir de cette formation ?

Un tour sur le site du PFCGL nous permet de savoir que ce projet est doté de 34.000.000 de dollars américains. C’est un financement en grande partie de l’Association internationale pour le développement (IDA) du Groupe de la Banque mondiale. « Le PFCGL vient en appui à la mise en œuvre des mesures en vue de répondre aux obstacles les plus contraignants le long de la frontière entre la RDC et ses voisins de la région des Grands-Lacs, à savoir : la faiblesse des infrastructures, les réformes de procédures et la gestion des frontières », peut-on lire sur le site.

La mise en œuvre de ce projet comporte en effet des risques sur les populations environnantes, notamment en ce qui concerne la question des VBG. D’où l’importance de la formation initiée par Heal Africa au profit des parties prenantes que sont le personnel de l’entreprise chinoise CFHEC, la mission de contrôle, les membres de l’ordre opérationnel (DGM, DGDA, OCC, PNHF, Squav et police des frontières), les membres des associations des petits commerçants transfrontaliers et les organisations féminines autour des frontières.

Objectif de la formation

D’après les initiateurs de la formation, celle-ci vise à faire acquérir aux participants des stratégies et mesures d’atténuation des risques des VBG pendant les travaux de construction des infrastructures frontalières et dans les activités quotidiennes aux frontières.

« Formés sur la prévention des VBG, les participants ne manqueront pas d’influencer positivement le contexte frontalier congolais lors de l’exécution des travaux de construction des infrastructures, et même après », estime Darlène Kahambu, responsable de la clinique juridique de Heal Africa et facilitatrice de la formation à Bunagana.

Monsieur Deo, commerçant de Kasindi et participant à la formation, pense quant à lui que « cette occasion d’être formé sur la prévention des VBG tombe à point nommé, car cette situation pose un sérieux problème à de nombreux douaniers au poste frontalier de Kasindi et à nos filles ». Ses propos rejoignent ceux d’un douanier de la place qui a souligné le risque élevé des VBG en milieu frontalier.

La méthodologie de la formation 

Environ 356 personnes provenant de différentes parties prenantes au projet PFCGL ont bénéficié de la formation. Elles ont été, dans chaque site, soumises à un pré-test qui a permis aux facilitateurs de Heal Africa de jauger le niveau de leurs connaissances sur les questions des VBG pour ainsi orienter les modules de formation. Divers thèmes sur le genre et le sexe, le pouvoir et le statut, les types et formes des VBG, les différentes lois relatives à la protection de l’enfant et de la femme en RDC et bien d’autres, ont été développés durant les 11 jours de formation.

Les violences basées sur le genre charrient une suite néfaste d’expériences physiques, émotives, psychologiques, sociales, économiques, juridiques, et surtout traumatisantes pour les survivants. Elles détruisent des destins entiers, font sombrer les victimes dans le déshonneur. « Cette formation en amont de grands travaux d’intérêt public dans les frontières permettra aux intéressés de mieux comprendre le fond du code de bonne conduite qui les régira pendant l’exécution des travaux », précise Dr William Bonane, formateur et chargé de programme de Heal Africa.

 

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