Makorobondo Salukombo est l’un des plus célèbres marathoniens congolais. Il est le premier à offrir à la République démocratique du Congo une médaille d’or dans la discipline de marathon lors des jeux de la Francophonie en 2017.
Salukombo Makorobondo a déjà participé aux Jeux olympiques de Rio au Brésil. Cet athlète se prépare pour de prochaines grandes compétitions dont les jeux olympiques de Tokyo de 2020. Pourtant, il interpelle les autorités à plus d’engagement pour que la RDC soit une référence mondiale dans plusieurs disciplines sportives dont l’athlétisme. Habari RDC l’a rencontré.
Habari RDC : Comment avez-vous fait pour décrocher cette médaille d’or l’an passé ? Quel est votre secret ?
Makorobondo Salukombo : Les secrets, il y en a beaucoup. C’est d’abord l’expérience, pour avoir participé à beaucoup de compétitions avec des grands athlètes du monde. Il y a aussi la préparation, par exemple pour les jeux de la Francophonie, j’ai passé plus de six mois à Kirotshe au Nord-Kivu dans des montagnes. Il y a l’aide de Dieu aussi, je pense. Je suis dans cette discipline depuis 2004, cela fait donc 14 ans et je gagne en expérience.
Comment est-ce que vous vous préparez aux prochaines compétitions internationales ?
Comme nous avons gagné la première médaille d’or aux jeux de la Francophonie, notre souhait c’est de ramener la première médaille d’or des Jeux olympiques. Les préparations ne sont pas faciles pour moi car je n’ai pas de moyens. Je suis en train de travailler aux États-Unis pour gagner de l’argent qui pourra me permettre de me préparer pour les jeux olympiques de 2020. Je compte retourner en avril 2019 au pays pour me préparer. Je suis obligé de beaucoup travailler maintenant pour avoir les moyens financiers nécessaires et je sais que ce n’est pas l’idéal car beaucoup d’athlètes ont déjà débuté à se préparer pour les jeux olympiques. Mais je n’ai pas beaucoup de choix car il n’y a pas de préparation sans moyens financiers.
Dans une récente publication sur les réseaux sociaux, vous avez interpellé le gouvernement et d’autres intervenants dans le domaine des sports à se mettre au travail dès maintenant pour espérer un trophée aux prochaines compétions telles que les Jeux olympiques, pensez-vous que le gouvernement ne joue pas très bien son rôle dans ce domaine ?
Je ne suis pas politicien mais je prie le gouvernement de s’engager. Comme je l’ai dit, l’idéal était de commencer à se préparer des années avant 2020. On a beaucoup d’athlètes talentueux mais il n’y a pas de soutien. On n’exige pas beaucoup, c’est juste un peu de moyens. Les autorités ont une grande part à jouer dans l’émergence de notre sport et spécialement notre discipline. Vous voyez par exemple pour les jeux de la Francophonie, je me suis autofinancé et j’ai gagné la compétition. Imaginez si on était plusieurs athlètes à être soutenus par nos autorités ! Si nos autorités veulent qu’on continue à honorer notre pays dans ce domaine, elles doivent s’impliquer.
On a appris que le gouvernement ne vous aurait donné que 500 dollars américains après votre médaille d’or à Abidjan, confirmez vous cela ?
Oui je confirme ça, je n’ai eu que 500 dollars de la part du Premier ministre congolais après avoir remporté la médaille d’or. La plus grosse enveloppe était peut-être celle du gouverneur de Kinshasa qui nous a donné 2 500 dollars. Quand je dis qu’on va gagner une médaille aux Jeux olympique ce n’est pas une chose facile. Donc ce que je fais aujourd’hui ce n’est pas pour moi, c’est pour l’honneur de notre pays. Cela demande beaucoup d’années de préparation.
Comptez-vous initier d’autres jeunes intéressés par l’athlétisme mais qui manquent de repères ? Avez-vous un message à leur faire passer ?
Au Nord-Kivu à Kirotshe, nous avons plus de 100 athlètes qu’on entraîne déjà et l’objectif n’est pas qu’ils soient capables de remporter de grandes compétions aujourd’hui mais, dans quelques années, de constituer une bonne équipe nationale capable de nous honorer dans le monde. Cette formation doit s’étendre sur tout le territoire du pays. Nous, athlètes congolais, souhaitons remporter des médailles aux jeux olympiques, car nous voulons changer l’histoire de notre pays. Et ce que j’ai demandé au gouvernement est très simple : le financement pour l’entraînement des 30 ou 40 meilleurs athlètes congolais. Ils seront internés dans notre centre qui existe déjà au Nord-Kivu. Les hommes de bonne volonté, s’ils veulent nous aider, ils peuvent bien sûr le faire. Aux athlètes […], je suis entrain de réunir des moyens afin qu’en mars ou avril 2019, je puisse rentrer pour les préparations des Jeux olympiques 2020. Et ce ne sera pas que moi seul, nous allons faire une sélection de 4 à 10 athlètes qui m’accompagneraient.
courage c baraka mungirima corne