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Ce sont les autorités qui opposent la police à la population

Souvent nous condamnons le comportement des policiers lors des marches pacifiques. Mais qui les envoie réprimer ? Ce sont les autorités. Quand le gouvernement ordonne d’empêcher une manifestation dans les rues, les policiers n’ont pas le choix. S’ils refusent d’obtempérer, ils seront accusés de rébellion et la prison les attend. Du coup, lors des marches pacifiques, nos policiers se retrouvent chaque fois devant un dilemme : obéir aux autorités ou à la population ?

Les dernières marches pacifiques de l’UDPS, Lamuka et les mouvements citoyens en sont une preuve. Les autorités ont prétexté l’état d’urgence sanitaire pour interdire les marches contre Ronsard Malonda et les projets de loi Minaku. C’est le ministre de l’Intérieur Gibert Kankonde qui est passé à la télévision appelant la police à tout faire pour qu’aucune marche n’ait lieu. Or, énerver la population et lui demander de ne pas manifester peut mal tourner.

Utiliser la police à des fins politiques ?

Les marches pacifiques et les libertés publiques sont garanties par la Constitution. Dans un Etat de droit, il ne peut en être autrement. Sous aucun prétexte, les autorités ne peuvent dénier aux citoyens le droit de revendiquer dans la rue. Les policiers le savent mieux que quiconque. Mais il arrive toujours que le gouvernement interdise telle ou telle marche. Sachant que l’interdiction ne sera pas respectée par les manifestants, les autorités intiment l’ordre à la police de disperser tout rassemblement. En d’autres termes, elles donnent carte blanche à la police. Alors, dans un tel scénario, dites-moi ce que pourraient faire des policiers armés. En cas de dérapages, qui serait responsable ? La police ou le gouvernement ? A mon avis c’est le gouvernement, car il aurait dû simplement laisser la marche se dérouler et être encadrée par les agents de l’ordre.

Evitez d’opposer la police à la population qu’elle est censée protéger

Interdire la marche et envoyer les policiers pour affronter les manifestants, c’est créer un conflit inutile. Et c’est de là que viennent les morts et les blessés, mais aussi la haine viscérale que la population a envers les policiers congolais. La police sait que les manifestants n’accepteront pas d’être dispersés et ne se laisseront pas faire. Ils vont réagir par des jets de pierres. Et certains policiers pourraient être blessés par des projectiles. Dans ce cas, les policiers évoqueront la légitime défense et n’hésiteront pas à user de violences : coups, matraques, gaz lacrymogène et balles réelles.

Je pense que nos autorités devraient créer un climat de paix entre la police et la population et non dresser l’un contre l’autre.

 

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