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Mbasu : une maladie normale ou mystique ?

Depuis un certain temps, il apparait dans la ville de Kinshasa un phénomène appelé « mbasu ». Il s’agit d’une plaie profonde, douloureuse et difficile à guérir. Elle se développe généralement au pied. Mauvais sort ou maladie normale ? Les avis sont partagés à Kinshasa où l’on enregistre de plus en plus de cas de mbasu. Nous avons rencontré une victime et un médecin pour nous dire ce qu’ils en pensent.

Mutshe Fanfan, médecin à l’hôpital général de Kinshasa, ex-Mama Yemo, explique que « le mbasu » est une maladie infectieuse de la peau, une plaie qui touche non seulement le derme mais aussi l’épiderme. Cette maladie affecte surtout les membres inférieurs et les bras. Selon ce médecin, mbasu est causé par le manque d’hygiène. Il nous donne par ailleurs le vrai nom de cette maladie : ulcère de Buruli. C’est une plaie causée par une bactérie dénommée : mycobacterium  ulcerans.

« 3 mois dans un lit d’hôpital sans solution »

Vous direz peut-être que cette maladie n’a rien d’anormal ! Mais dans la pensée de plusieurs Kinois, la plaie mbasu est une malédiction, un mauvais sort, une punition pour un mal commis. D’aucuns vont jusqu’à incriminer la jalousie des personnes malintentionnées.

Cédric est l’un des jeunes Kinois qui ont souffert de mbasu. Il est convaincu qu’il s’agit d’un mauvais sort qui lui aurait été jeté par ses collègues de service jaloux de sa nomination à des fonctions supérieures. « Je travaillais dans une société de la place, j’ai eu ma promotion. On m’a nommé superviseur des opérations. Certains collègues jaloux de mon succès n’étaient pas contents. Quelques mois après, j’ai remarqué l’apparition de mbasu sur ma jambe droite. Malgré les trois mois que j’ai passé dans un hôpital moderne, il n’y avait aucun changement. J’ai alors décidé d’aller voir un médecin traditionnel », témoigne Cédric.

Comme Cédric, plusieurs ont recours à la médecine traditionnelle, car selon les victimes, la médecine moderne ne procure aucun soulagement. Cédric confirme être guéri de mbasu grâce à la médecine traditionnelle. Il explique :  « Pendant deux semaines, le tradipraticien m’a appliqué plusieurs grigris. Il m’a fait boire des potions à base de racines de végétaux, et j’ai été guéri. »

Recours aux prophètes pour guérir de mbasu

D’autres malades ne se limitent pas qu’aux seuls médecins traditionnels. Ils vont rencontrer les diseurs de bonne aventure communément appelés « mbikudi » ou « mosakoli », en français prophètes. Ces derniers prétendent révéler aux victimes comment le sort leur ont été jeté, pourquoi et qui en est l’auteur. Pourtant, en réalité, mbasu n’est pas une malédiction, mais une maladie comme une autre.  

Si dans plusieurs quartiers de Kinshasa on n’en parle plus assez, il n’en est pas ainsi des quartiers périphériques comme Kimbanseke, Kingasani, Malweka… où l’on compte encore plusieurs victimes de mbasu.

Le médecin Mutshe Fanfan de l’hôpital général de Kinshasa rassure la population. selon lui, le mbasu, ulcère de Buruli, se traite parfaitement de manière moderne, et il n’y a aucune inquiétude à se faire. « Le traitement comprend l’administration d’une association d’antibiotiques et de traitements complémentaires. Donc si vous remarquez un bouton qui tend à devenir une plaie, allez à l’hôpital, vous serez soigné », conseille docteur Fanfan.

 

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Les commentaires récents (2)

  1. Cette maladie peut etrr comme toutes les autres seulement il ne faut pas ignorer que cette dernière est aussi parfois un mauvais sort.