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Non, tous les Pygmées ne sont ni fainéants ni paresseux

Beaucoup de choses dont on accuse les Pygmées ne sont que des préjugés et des stéréotypes non fondés. Les Pygmées sont souvent présentés comme un peuple fainéant, paresseux et plaintif. Or, dans la plupart des cas, ces accusations ne sont que de simples préjugés qui ne se justifient en rien.

Dans le  village Burayi-Kashwa 2, en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, les Pygmées ne vivent plus de la chasse, de la cueillette, ni de la mendicité comme cela a longtemps été le cas ; encore moins de prédations et de maraudages.

Un pygmée qui élève des canards

Les Pygmées de ce village ont choisi de se lancer dans des activités génératrices de revenus pour assurer leur autonomie dans ce monde qui évolue. Ils ont commencé le maraîchage, l’élevage du petit bétail, l’artisanat ou encore le petit commerce jadis considéré comme réservé aux seuls Bantous de la région. Ceci leur permet également de participer à la préservation de l’environnement. 

Des lapins élevés par de pygmées du village

« Il fallait du temps et un accompagnement »

À la tête de la communauté pygmée de son village depuis mars 2015, Thierry Kamena, 34 ans, a noué des partenariats avec plusieurs organisations non gouvernementales pour booster le développement du peuple pygmée et de toute la contrée. Il témoigne  des difficultés que rencontre son peuple : « Passer de la vie en forêt où nous étions pour vivre au village avec tout le monde, la transition n’a pas été facile. Tous les Pygmées n’ont pas eu la chance comme nous d’aller à l’école. Beaucoup ne savaient pas travailler pour gagner leur vie. Jusqu’à maintenant, certains trouvent encore très ennuyant de fournir beaucoup d’efforts dans le travail. C’est pourquoi il fallait du temps et un accompagnement. »

Ce jeune leader pygmée n’est pas seulement un mobilisateur qui invite ses semblables au travail, mais il prêche aussi par l’exemple. Non loin du village, il a un champ d’un demi-hectare où il mélange cultures de maïs, d’arachides et de haricots.

Des Pygmées qui réussissent

Il n’est pas le seul Pygmée entrepreneur. Rugira Byamungu lui aussi entretient un clapier dans sa petite maison. Il est marié et père de deux enfants. Son élevage de lapins lui permet d’assurer la scolarité de son fils aîné. Certaines femmes pygmées se sont également lancées dans la fabrication artisanale de paniers qu’elles exposent juste à l’entrée du village.

D’autres Pygmées, comme Jean Habimana, ont décidé de ne pas se contenter de l’artisanat. Après avoir suivi une formation en 2013, il travaille désormais comme metteur en ondes au sein d’une station de radio locale. À en croire Thierry Kamena, toutes ces initiatives, non seulement autonomisent les Pygmées, et leur permettent de vivre par eux-mêmes pour ne plus exercer de pression sur le parc des Virunga où ils vivaient avant.

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