Améliorer la stabilité et soutenir un meilleur accès à la terre dans les territoires de Masisi et de Rutshuru, le programme Farm a contribué à résoudre entre autres 222 conflits fonciers et plus de 4000 agriculteurs ont désormais accès à des terres sécurisées.
Selon la direction du programme Farm, c’est plus de 1500 hectares supplémentaires sécurisés et accessibles aux communautés locales grâce à des contrats de location. Farm était un projet de l’ONG Mercy Corps RDC en consortium avec l’ONG Search For Common Ground. Mis en œuvre depuis avril 2017, jusqu’à octobre 2021, ce projet a pris fin laissant un impact positif bien ressenti au sein des communautés locales du Kivu.
« Depuis 1990 nous sommes sur cette terre de la plantation de Mbugani. Après être accaparée soit disant parce qu’elle appartient à un domaine, mais en 2020, Farm nous a aidés à la récupérer des mains des prédateurs et à la sécuriser intégralement. Ainsi, nous avons pu créer notre association qui facilite la gestion collective de notre patrimoine commun », témoigne Bunyenye Muhinzi Bahimana, président de l’association Uwambu, Umoja Wa Walimaji Wa Mbugani (Union des cultivateurs de Mbugani.)
Terre sécurisée, cultivez sans peur…
C’est l’un des nombreux acquis en faveur des bénéficiaires du programme Farm dans la localité de Rubare à Rutshuru. Grâce à l’intervention de Farm, rien que sur la plantation de Mbugani, 179 ménages ont accès de nouveau à une terre sécurisée de 51 hectares avec un titre foncier. « Nous cultivons désormais notre terre sans peur et en paix », se réjouit Bunyenye Muhinzi Bahimana, entouré des membres de son association dans le champ mentionné.
Selon Jean Claude Babanze, président de la société civile de Rutshuru qui a fait une enquête sur les terres accaparées dans la région, « beaucoup de terres sont volées à la population, surtout à cause du manque d’informations ». Il encourage davantage les populations à se rapprocher des services de l’État pour éviter « la manipulation et la tromperie ».
Pour assurer plus d’accès sécurisé à la terre, une innovation a été mise à profit dans le cadre du programme Farm. Les titres collectifs ont aussi été donnés aux populations dépourvues. L’un des avantages de ces titres collectifs c’est le fait que les frais administratifs sont partagés entre les membres du groupe.
Le chef du bureau d’enregistrement des titres fonciers à Rutshuru, Sabin Simpeze, explique : « Les titres collectifs ont été donnés en groupe pour diminuer les coûts. Il y a des clauses qui permettent de prévenir tout conflit. Dans l’ensemble de terres sécurisées collectivement, chacun a une superficie bien connue et démontrée clairement sur les cartes et croquis. »
Environnement propice au développement
De son côté, Tegeyimise Celestin, responsable de l’aménagement du comité local des agriculteurs de la collectivité de Kanyundo a dit sa reconnaissance au projet Farm en ces termes :« Farm nous a aidés à savoir comment planter des ressources pour renouveler et enrichir notre terre. Également, il nous a été utile dans la résolution des conflits fonciers entre cultivateurs et éleveurs ici à Kayundo. À présent, nos collines présentent des améliorations. Notre sol est restauré progressivement. Les cultures commencent à pousser et sont en bonne santé. »
En groupement de Jomba, plus de 90 % de la population est agricultrice, selon Elie Nsabimana, vice-président de la cellule de paix et développement. « À Gaciza, dans le groupement de Jomba, Farm nous a dotés d’un entrepôt agricole équipé ». Pour lui, cette dotation va permettre aux agriculteurs locaux de transformer et de stocker leurs produits après la récolte. Ceci va augmenter la valeur ajoutée des produits agricoles et faire face au marché qui impose souvent le prix sur leurs produits.
Prenant part aux travaux de clôture du projet Farm dans les locaux du bureau du territoire de Rutshuru, Guy Kibira, président du Conseil provincial de la jeunesse du Nord-Kivu, lui aussi a salué le travail de Farm : « Ce projet Farm a eu vraiment un impact positif en faveur des populations du Nord-Kivu. Grâce à lui des emplois ont été créés. Des activités agricoles relancées… C’est une initiative à dupliquer dans les autres milieux ruraux de la RDC. »
#TerreDePaix
*Cet article est écrit avec l’appui technique d’Internews, grâce au financement de la coopération suédoise, l’USAID et la coopération suisse. Les opinions partagées dans cet article ne reflètent pas nécessairement les vues de l’Agence suédoise de développement international (ASDI), de l’USAID, du gouvernement suédois et du gouvernement des États-Unis.