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Ils paient leurs études en pratiquant l’agriculture

Alors que les ressources de leurs familles ne suffisent pas pour financer leurs études à l’université, plusieurs étudiants s’adonnent à l’agriculture. Sans bourse ni ration alimentaire, ils se débrouillent sur le campus en cultivant des potagers. C’est le cas de Jean-Bosco.

Étudiant à l’Université de Lubumbashi (Unilu), Jean-Bosco, la trentaine révolue, a eu la courageuse idée de se payer une houe pour cultiver des légumes, notamment les choux de Chine. Son petit potager se trouve derrière l’un des bâtiments du campus. Jean-Bosco est en première année de licence en Droit. Habari RDC lui a posé quelques questions.

Habari RDC : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’agriculture sur le campus ?

Jean-Bosco : Depuis trois ans, ma famille vit une situation financière difficile. Elle ne peut plus supporter totalement mes études universitaires. Après moult réflexions, j’ai décidé de faire de l’agriculture pour subvenir à certains de mes besoins d’étudiant. Je sais qu’il existe beaucoup d’autres petits boulots à faire, mais je crois que l’agriculture est la meilleure option pour moi.

Que gagnez-vous en cultivant ?

Je suis fier de dire à haute voix que, depuis deux ans, c’est grâce à cette activité que je paie les frais universitaires, les notes de cours, etc. Ce que ma famille m’envoie comme financement m’aide juste à trouver de quoi me nourrir.

N’est-ce pas un travail dur, l’agriculture, surtout en cette saison sèche ?

C’est vrai que l’agriculture, et particulièrement la culture de choux de Chine, est une activité dure. On est en pleine saison sèche, il faut se réveiller très tôt, arroser chaque fois. Bref, il faut beaucoup de courage. Euripide (Dramaturge grec du 5e siècle av JC) a dit : « Le prix attaché au travail fait supporter la peine. » Moi je ne regarde pas les peines d’aujourd’hui, mais je fixe mon attention sur ce que je vais gagner demain.

Que pouvez-vous dire aux étudiants qui sont en difficultés financières et qui risquent d’abandonner les cours ?

Nicolas de Condorcet (philosophe français) a dit : « Prends l’habitude du travail pour que ce dernier puisse pourvoir à tes besoins. » Ça ne sert à rien de continuer à se lamenter et de blâmer tout le temps l’État congolais qui a abandonné certaines de ses responsabilités. Il faut s’adonner à une activité lucrative qui aidera à combler votre déficit financier, afin de surmonter les difficultés.

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