Dans la province du Haut-Lomami, les éléphants sont en conflit avec les habitants. Et ces derniers à leur tour sont en conflit avec le parc national de Upemba. Les animaux dévastent les champs et ravagent parfois des villages à leur passage. Depuis des années, il règne un climat de tension entre le conservateur du parc et les paysans.
A ce sujet, le gouvernement du Haut-Lomami a dépêché récemment dans la zone concernée une délégation constituée de députés provinciaux, du ministre provincial de l’Intérieur Banza Kisala et du chef traditionnel Kyayo. Une mission visant à trouver des solutions pour épargner la population de Malenba Nkulu et de Bukama de toute sorte de dégâts causés par les éléphants.
Sur la route des éléphants
Sensibiliser les habitants de cette zone voisine du parc de Kundelungu à la conservation de l’environnement, s’avère très important. Car la cohabitation entre éléphants et paysans suscite souvent des heurts. En effet, le constat est tel que depuis plusieurs années, les dégâts causés par les éléphants dans la région ont en commun un élément que les experts relèvent, à savoir : l’occupation par les paysans des voies de transhumance de ces pachydermes, connus pour être d’une mémoire qui dure.
Une voie empruntée une ou deux fois par un éléphant, peut bien l’être encore même une décennie plus tard par d’autres éléphants. Lorsqu’ils y rencontrent un obstacle, il arrive qu’ils l’affrontent. Et c’est le cas des champs et autres localités dans les territoires de Bukama et de Malemba Nkulu.
A Kasenga, une localité de la région, le ministre provincial de l’Intérieur a invité la population au sens de responsabilité. Il a insisté sur la nécessité de ne pas construire sur « les couloirs » des éléphants déjà connus. Car à chaque mouvement de ces animaux, les dégâts seront toujours à déplorer tant que ces couloirs seront occupés par des humains. L’éléphant retient toujours l’endroit où son semblable est passé, a indiqué le ministre.
La population appelée à préserver les parcs nationaux
Le député Bin Telu, qui suit le conflit impliquant des éléphants dans la région depuis plusieurs années, invite la population à aider cette institution publique congolaise. Ce qui, selon lui, devrait permettre de poursuivre d’autres projets plutôt que de parler des mêmes problèmes chaque année.
« Quittons le couloir écologique. L’Institut congolais pour la conservation de la nature prévoit de délocaliser tous ceux qui se sont installés sur le chemin des éléphants », a martelé le député. Et en compensation, les paysans recevront des tôles, des biens de ménage pour faciliter leur relogement.
Pour le chef coutumier Kyayo, la population peut faciliter la tâche à l’ICCN. Car le parc constitue un patrimoine public et la population devrait en tirer profit. C’est donc tout l’enjeu de la sensibilisation des riverains des parcs nationaux en RDC.
Pourquoi s’engager dans la préservation des parcs ? Pour en tirer quels profits ? Cela n’est pas toujours expliqué. Et si c’est expliqué, ce n’est pas concret et facile à comprendre par des gens qui vivent dans des situations économiques très précaires.
#WazaKesho