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Waza kesho ! Préservons les aires protégées en RDC

Les aires protégées : domaines de chasse, parcs nationaux, … pourquoi faire, et pour qui donc ? La question se pose naturellement quand on sait que le phénomène de déboisement continu dans plusieurs provinces. D’où cet appel à agir : waza kesho ! (Pense à demain).

Habari RDC lance aujourd’hui un nouveau dossier qui se veut un débat ouvert consacré aux aires protégées. En une dizaine de contributions sur le site web de la plateforme, et des posts sur les réseaux sociaux, nous vous invitons à réfléchir sur l’avenir de la conservation de la faune et de la flore congolaises.

La nécessité de protéger la nature

Dans certaines régions, il y a 30 ou 40 ans, des antilopes venaient surprendre des habitants dans leurs villages. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La viande de brousse se raréfie. Elle a même complètement disparu dans certains milieux. Les jeunes de 20 ou 30 ans ne voient des sangliers, des antilopes ou des ours que dans des films. C’est parce que dans la vie réelle, ces animaux ont été chassés, et parfois, exterminés.

Cependant, les parcs nationaux sont restés, au fil des années après l’indépendance de la RDC, des lieux où certaines espèces fragiles, menacées de disparition, survivent encore. Mais pour combien de temps ? Des lions, des éléphants, des léopards, des tigres… ils n’existent  plus que dans des contes de nos villages.

Malheureusement, ces lieux de conservation et de préservation des espèces se montrent eux aussi fragiles. Avec des activités comme le braconnage, les humains réussissent à déjouer la vigilance des rangers ou gardes-parcs, et poursuivent la chasse en milieux prohibés.

Des conflits, pourtant gérables

Une fois appréhendés, les braconniers sont jugés et sanctionnés. Mais cela suscite des incompréhensions. Beaucoup ne comprennent pas que l’on interdise aux gens de faire la chasse ou la pêche sur les terres de leurs ancêtres. Ce qui donne lieu à des conflits dans lesquels des écogardes sont tués.

De nombreux exemples montrent également que cette fragilité des aires protégées est aussi une conséquence des décisions gouvernementales ou d’acteurs politiques décidés à exploiter des ressources naturelles contenues dans ces aires protégées. La tentative d’exploiter le pétrole dans le parc des Virunga en est la preuve, en RDC.

Enfin, disons que la fragilité des parcs nationaux et autres est liée au modèle même actuel de la préservation dans ces espaces censés être d’intérêt public. Ils continuent, en effet, à rester des lieux de rêves, forclos pour des gens ordinaires et dont ils se sentent exclus du fait des interdits érigés par des lois. Des lois, du reste, souvent violées non seulement par les populations, mais aussi par ceux qui sont censés les appliquer. On se retrouve alors dans un contexte où d’un côté il y a des parcs nationaux ou espaces protégés, et de l’autre, des riverains de ces lieux qui n’y comprennent rien, se désintéressent et  n’excluent pas de se venger, par exemple, lorsque des éléphants, dans l’ancien Katanga, sortent d’un parc et dévastent des champs.

A vous la parole !

Est-il possible de repenser la conservation, dans un mode qui soit plus collaboratif et participatif ? A qui devrait profiter la conservation et pourquoi faire ? Quel rôle les populations voisines des zones protégées peuvent-elles jouer ? Que faut-il attendre à la fois des pouvoirs publics et des citoyens ? Bienvenue donc dans ce débat. Et à vous la parole. Car, dans ce dossier, vous avez aussi le droit de proposer votre réflexion. Les contributions seront réunies en un ou plusieurs articles en vue d’avancer sur le sujet.

Habari RDC lance ce projet en partenariat avec l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature). De manière spécifique, ce dossier mettra en lumière la situation dans le complexe Upemba-Kundelungu dans l’ancien Katanga.

 

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