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Petit dictionnaire du footballeur congolais : les tristes réalités autour de la vie de nos joueurs

La Coupe d’Afrique des nations, évènement phare du sport sur le continent, aura lieu entre juin et juillet 2019 en Egypte. L’occasion pour les amoureux du ballon rond congolais de se réjouir des possibles exploits de leurs idoles et d’oublier un peu les problèmes quotidiens. Mais que dire de ce qui entoure les exploits de nos champions ?  Consultons le petit dictionnaire du footballeur congolais.

Héros national

Le footballeur congolais est l’un des rares citoyens à être idolâtré de son vivant. Quel fan de football résidant à Kinshasa ou ailleurs au Congo ne serait pas tenté de prénommé son enfant « Trésor » ou « Cédric » pour rendre hommage au duo des attaquants des Léopards Trésor Mputu et Cédric Bakambu ? Je serais moi-même très tenté de le faire si je m’attendais à avoir un enfant dans les deux mois à venir.

On a affaire à des héros vivants donc. Ceux qui procurent plus de joie en quelques heures de prestation que toute la classe politique réunie. Leur popularité va au-delà de la simple admiration pour des athlètes hors pair.

Un parcours du combattant  

Devenir un footballeur riche et populaire dans un pays comme la RDC n’est pas facile. « Il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus », serait-on tenté de conclure. Certes, on a à présent de nombreux binationaux comme Bakambu et Bolasié qui sont nés en Europe et y ont grandi dans des conditions plus ou moins avantageuses pour apprendre à jouer au foot. Mais on sait aussi que pour d’autres joueurs, il a fallu batailler dure avant de connaître la gloire. Il est donc nécessaire pour tous les fans de comprendre qu’à part l’or qu’il peut procurer, le métier de footballeur exige de nombreux sacrifices.

Retraité oublié

Combien de footballeurs notre pays a connus depuis 1960 et combien sont honorés pour les services rendus à la patrie ? Si aujourd’hui il est facile pour un athlète de haut niveau de s’offrir une retraite dorée malgré le passage sous les projecteurs de grandes arènes sportives, tels que le stade des Martyrs, il est tout de même difficile de vivre l’indifférence de la société quand on n’est plus tout à fait la star du moment. Il en est de même pour ceux qui ont connu de graves problèmes d’argent et qui sont morts faute de prise en charge médicale adéquate. Pendant ce temps, les anciens fans ont de l’admiration pour les nouveaux « petits dieux » du ballon rond. Triste fin qu’a connues par exemple le meilleur buteur de la Coupe d’Afrique des nations, Pierre Ndaye Mulamba, décédé dans l’indifférence générale en Afrique du sud avant d’être honoré et décoré à titre posthume par la République.

Elément du décor politique

S’ils sont eux aussi admiratifs des exploits de nos footballeurs, les politiques voient en nos joueurs de véritables objets de propagande. On connaît particulièrement les appétences de nos présidents pour les réceptions offertes à des joueurs des Léopards fraichement sacrés champions à l’issue d’un tournoi. De Mobutu à Joseph Kabila, le message a été le même : le chef de l’Etat, sportif numéro un, honore ses fils et réaffirme sa toute-puissance au pays et dans le monde. On imagine que le nouvel homme fort de Kinshasa ne se refuserait pas un tel privilège s’il en avait l’occasion.

 

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