Descendre dans la rue, tirer des coups de feu en l’air, terroriser la population pour réclamer le paiement de leurs soldes, voilà comment se sont comportés des policiers du Groupe mobile d’intervention lundi à Mbujimayi. On pensait que ces habitudes avaient disparu avec le régime de Kabila, mais elles sont là ! Bien sûr, les policiers ont le droit de réclamer leurs soldes, mais le faire en utilisant les armes est inacceptable !
Je pense que la place des crépitements d’armes de guerre devrait être uniquement au front et non au milieu de la population en pleine ville. Or, lundi matin, des policiers en colère ont commencé à tirer en l’air depuis le quartier Maman Yemo, à Mbujimayi. Il s’agit des policiers venus d’autres provinces et qui étaient déployés depuis fin 2018 pour sécuriser le processus électoral. D’après nos sources, ils seraient victimes d’omission sur les listes de paie et accuseraient deux mois de non paiement de leurs soldes.
Festival de tirs à balles réelles
Un journaliste habitant le quartier Maman Yemo témoigne avoir entendu le premier tir à 7h48. « De jeunes policiers ont quitté leur cantonnement pour assiéger l’avenue de l’Université », raconte-t-il. Et c’est donc sur cette avenue de l’Université que ces policiers mutinés se sont livrés à un véritable concert de crépitement de balles réelles, provocant débandade et panique parmi la population. Ça sifflait dans tous les sens. Je me demande si c’est de cette manière qu’il faut dilapider les munitions ! Les tirs ont duré plusieurs heures, et toutes les activités étaient perturbées dans le périmètre du rond-point de l’Université.
Une femme tenant un restaurant déplore le manque à gagner que la situation lui a causé : « Ces policiers nous ont vraiment insécurisés. Je n’ai pas pu ouvrir mon restaurant. Le menu que j’avais préparé n’a pas trouvé client toute la journée. C’est une grosse perte ! De grâce, que les autorités paient ces policiers et qu’ils nous foutent la paix ! »
Des blessés par balles
Même si dans leurs déclarations, les mutins disaient ne pas vouloir s’en prendre à la population, leur sortie indésirable a fait tout de même plusieurs blessés par balles perdues. Un des membres des familles des victimes s’indigne : « Nous sommes allés voir le maire de Mbujimayi pour qu’il nous aide à faire soigner les nôtres qui sont blessés. Mais il nous dit d’aller chez le gouverneur de la province. Or, ce dernier est en voyage. »
L’inspecteur divisionnaire David Masandi, accompagné de plusieurs officiers de la 21e Région militaire, a invité les policiers au calme. Des témoins affirment que les mutins ont mis du temps pour se soumettre aux ordres de leur hiérarchie.
a bon? notre Congo hé!!!