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Pollution excessive de l’air à Kinshasa  : certains Kinois perpétuent l’usage du cache-nez

Depuis la fin de la pandémie à Covid-19, de nombreux Kinois ont gardé l’habitude de porter des masques de protection. En essayant de comprendre leurs motivations, quelque chose m’a particulièrement intrigué : certains Kinois disent continuer à porter leurs masques en raison de la pollution excessive de l’air dans la capitale. 

Mais à quel degré l’air est-il pollué pour que les Kinois aient à porter en permanence un masque de protection ? J’ai cherché à en savoir plus. Sur Internet, j’ai pu trouver certaines applications professionnelles qui permettent, grâce à des capteurs, de mesurer la qualité de l’air dans une ville donnée. Pour la ville de Kinshasa, les données m’ont laissé perplexe. 

Selon les résultats que j’ai obtenus, le taux de PM2.5 (qui sont des particules à l’état solide ou sous forme de gouttelettes présentes dans l’air), est deux fois plus élevé que les normes fixées par l’OMS sur la qualité de l’air.

Certaines particules comme la poussière, la saleté ou la fumée, sont suffisamment petites ou sombres pour être vues à l’œil nu. Il y en a qui sont encore plus petites qu’elles nécessitent un microscope pour être détectées.

Des comportements à risque 

À Kinshasa, il est courant de voir des dépotoirs publics à proximité des habitations. Des déchets ménagers jonchent les rues, remplissent les caniveaux et la population s’y est habituée. Pas moins de 10 000 tonnes de déchets sont générées chaque jour dans la ville de Kinshasa. En les laissant ainsi se décomposer à l’air libre, ces déchets dégagent du méthane dans l’atmosphère. Aux endroits où ils sont entassés de façon incontrôlée, le sol devient acide (pH 1 à 3) et absorbe des germes pathogènes issus des déchets entrainés par les eaux de pluie. 

Dans ce lot de polluants à risques, figure également le carburant. L’organisation suisse Public Eye, a révélé que des pétroliers européens fabriquaient et exportaient vers l’Afrique, du carburant de mauvaise qualité, au mépris des normes sanitaires, dans le but de faire du profit. Les substances nocives libérées par ce carburant bon marché causent cancers, maladies respiratoires et cardiaques. On se souviendra de la filière du carburant en provenance de Lufu dans le Kongo Central, dont les conséquences sur les véhicules de transport en commun et l’environnement ont été désastreuses. 

 

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