Tué lors des manifestations contre un éventuel un 3e mandat de l’ancien président Kabila, Rossy Mukendi, activiste pro-démocratie dont la mort avait secoué l’opinion publique, s’est fait rendre justice. La Cour militaire de Kinshasa-Matete a reconnu coupables de meurtre trois policiers congolais. C’est notamment la commissaire supérieure Carine Lokeso condamnée à la prison à vie. Pareil pour le policier auteur du tir mortel. Un autre policier en cavale, écope de 10 ans de prison.
Je me demande si ces peines sont motivées par un réel souci d’administrer la justice ou plutôt c’est le fruit des pressions pour donner bonne impression.
Rossy Mukendi était devenu le symbole de la résistance non-violente, notamment pour les mouvements citoyens, mais aussi pour les partis politiques. Mais il n’est pas le seul activiste dont le sort s’est soldé par un meurtre.
D’autres victimes de répression attendent justice
Thérèse Kapangala, a été tuée dans des conditions similaires, alors qu’elle sortait d’une messe où la foule s’apprêtait à partir en procession pour dire non au glissement et à un troisième mandat de Joseph Kabila. Mais son dossier piétine. Le 21 janvier 2022, cela fera 4 ans jour pour jour depuis sa mort. Thérèse a été inscrite le 29 mars 2019, au martyrologe de Notre-Dame de Paris qui liste les martyrs et les saints.
Le sort d’Armand Tungulu, arrêté pour trouble à l’ordre public et retrouvé pendu dans sa cellule, attend lui aussi une enquête pour déterminer les circonstances réelles de sa mort. Car, c’est avec une justice réparatrice, qui panse les plaies du passé et punit les auteurs de violations des droits de l’Homme que le Congo sera réellement engagé sur le chemin de la paix et de la réconciliation.
Aujourd’hui la démocratie a gagné une bataille. Mais beaucoup reste à faire dans le secteur de la justice.