Tunaweza est un projet pilote de réconciliation des communautés de Fizi qui doit durer neuf mois. A mi-parcours, les résultats sont déjà palpables en termes de changement et d’impacts. Les bons témoignages sont légion parmi les communautés. Nous en parlons ici avec Honoré Billy Bilesuku, vice-président de la nouvelle société civile à Baraka.
Répondant aux questions des reporters de Habari RDC, le vice-président de la société civile de Baraka, Billy Bilesuku confirme la stabilisation de la zone grâce aux actions du projet Tunaweza.
Habari RDC : quelle contribution le projet Tunaweza a-t-il apportée dans la cohésion sociale entre les communautés de Baraka et de Bibokoboko ?
Billy Bilesuku : nous remercions le projet Tunaweza pour le pas qu’il vient de franchir. Il y avait une forte crise sécuritaire et un manque de cohabitation pacifique en territoire de Fizi. Aujourd’hui, nous voyons un changement. Il y a quelques avancées.
Tunaweza a réellement contribué à ramener un peu de confiance entre les communautés. Des tensions existaient entre les populations de Baraka et de Bibokoboko. Aujourd’hui, il y a une petite amélioration, une avancée significative par rapport au passé.
Le vivre-ensemble est-il revenu entre communautés locales ?
Oui ! Grâce à ce projet, la situation n’est plus celle que nous avons vécue autrefois. Nous recommandons que la mise en œuvre du projet Tunaweza continue pour que la situation s’améliore davantage.
Quid des messages de haine et des fausses informations ?
Contrairement à la situation des jours passés, aujourd’hui les choses ont changé. J’ai constaté que les gens commencent à comprendre l’impact négatif et les méfaits des fausses nouvelles et des message de haine. Les fausses informations et l’incitation à la haine ont beaucoup diminué sur les réseaux sociaux grâce au projet Tunaweza. Autrefois, les messages de haine tombaient comme de la pluie. Aujourd’hui, ils ont baissé.
Le projet Tunaweza a beaucoup contribué à cette amélioration. Il a réussi à réunir les communautés et à les pousser à cohabiter. Les gens ont été formés sur les méfaits de messages de haine et des fausses nouvelles. A leur tour, ils ont sensibilisé les autres, ainsi de suite. De tels messages ne nous amèneront à rien. Au contraire, ils augmentent les risques de violences entre les communautés.
Peut-on enfin espérer une paix durable à Fizi ?
Je pense que la paix ne se construit pas en un jour. A mon avis, la situation va s’améliorer petit-à-petit. Le fait de commencer à voir déjà ces signaux, les gens allant de Baraka à Bibokoboko et vice-versa sans problème, c’est un pas en avant. Mais il faut que cela soit ancré dans les cœurs des gens. Que toutes les populations qui vivent de part et d’autre comprennent que vivre en paix c’est cela le développement, et c’est ce qui nous fera avancer.
En tant qu’acteur de la société civile, quel message pouvez-vous lancer pour soutenir cette cohésion sociale ?
Nous voulons que les populations de Baraka et de Bibokoboko vivent dans l’harmonie et évitent les discours de haine sur les réseaux sociaux. Elles doivent avoir la confiance mutuelle. Il faut éviter l’hypocrisie quand il y a des dialogues où les gens discutent sur les questions qui visent à ramener la paix et la cohésion sociale. Que le projet Tunaweza redouble d’efforts et continue à sensibiliser les communautés. Qu’il ne se fatigue pas à faciliter des rencontres pour mettre les populations ensemble.
*Cet article est produit dans le cadre du projet Tunaweza financé par PNUD RDC
Né et grandi à l’Est, je vis à Kinshasa. Pour construire et développer le Congo,ns devons avoir de l’amour entre ns. Ns n’avons que ça comme Pays.