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Le retour du choléra à Lubumbashi : une honte

Depuis octobre 2018, la ville de Lubumbashi fait face à une nouvelle épidémie de choléra. Le quartier Bongonga en est l’épicentre. Ses habitants, pour la plupart, vivent au milieu des immondices et n’ont pas de toilettes. On se demande où est passée la « révolution de la modernité » tant chantée par les autorités ces dernières années.

A Lubumbashi, choléra frappe de plein fouet les anciens quartiers à forte densité de la population : Bongonga, Tabac-Congo, et même récemment la populaire commune de Katuba. Les règles d’hygiène y sont largement négligées par les ménages.

A Bongonga, quartier considéré comme l’épicentre de l’épidémie, une chose saute aux yeux : les immondices sont plus proches des habitations. Et parfois les petits enfants les ont transformées en terrain de jeu. Les rues sont trop étroites et envahies par des déchets ménagers, faute d’un système de collecte et d’évacuation d’ordures.

« C’est avec regret que nous constatons que Bongonga est un bastion de toutes les mauvaises choses : insalubrité, fumeurs de chanvre, et aujourd’hui on parle du choléra, une maladie des mains sales », se plaint Kyungu qui vient de quitter ce quartier. Il déplore en plus l’absence de suivi des mesures que les autorités municipales ont annoncé avec pompe, comme la destruction des toilettes qui renvoient le trop-plein de leurs fosses sceptiques directement dans le canal Naviundu, l’un des plus pollués de Lubumbashi.

En plus, les parcelles abritent plusieurs ménages à la fois, qui utilisent des toilettes communes pour tout le monde. Des toilettes généralement très mal entretenues. A chaque pluie, il y a des débordements des eaux du canal Naviundu qui inondent les toilettes et fosses septiques mal entretenues.

Les enfants de moins de 5 ans parmi les victimes

Docteur Hugues Kakope est médecin chef de zone de Kapemba, la commune où se trouve l’épicentre du choléra à Lubumbashi. « À ce jour, la zone de santé de Kapemba à déjà enregistré 950 cas des personnes touchées par le choléra », explique-t-il. Il précise que ce chiffre est partiel car il ne concerne que Kapemba. Depuis le début de la maladie en octobre 2018, mais officiellement déclarée seulement en janvier 2019, les hommes et les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés, précise le médecin. Les enfants le sont vraisemblablement parce qu’ils jouent dans les ordures sans aucune précaution d’hygiène.

D’après les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21 000 à 143 000 décès dus à la maladie dans le monde. Cette épidémie est hautement contagieuse et nécessite un strict respect des règles d’hygiène.

 

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