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Rétrocession de 40% : Kinshasa bloque le développement des provinces

Parmi les mécanismes prévus par le législateur congolais pour favoriser le développement des provinces, figurent les fonds de rétrocession et la caisse de péréquation. Malheureusement, cette rétrocession de 40% et la caisse de péréquation sont jusqu’à présent le cadet des soucis de tous les gouvernements qui se sont succédé à Kinshasa depuis 2006. Conséquence : sans moyens, nos provinces peinent à décoller.

Il existe une triste réalité dans la gouvernance des provinces congolaises : ce sont elles qui produisent, mais c’est Kinshasa qui s’approprie la production. En d’autres termes, les provinces sèment et Kinshasa vient récolter. Le pouvoir central a toujours résisté à rétrocéder les 40% de recettes à caractère national aux provinces.

Les 40%, un droit et non une assistance

Sous Joseph Kabila ou Félix Tshisekedi, malgré plusieurs réclamations, la situation n’a pas changé. C’est au compte-gouttes que le gouvernement central envoie les 40 % aux provinces. Comme si c’était de l’aumône, alors que c’est une obligation constitutionnelle. Dans ces conditions, il est difficile d’exiger des miracles des gouverneurs des provinces dont on sait qu’ils n’ont pas les moyens nécessaires. Ainsi, je peux affirmer que c’est Kinshasa qui bloque le développement local dans le pays.

Si les provinces les plus riches comme le Lualaba et le Haut-Katanga arrivent à s’en sortir sans trop attendre la rétrocession, ce n’est pas le cas pour les provinces à faibles ressources. Car, ce qu’elles produisent est consommé à Kinshasa. Aujourd’hui, pour que les droits des provinces soient rétrocédés, il faut de multiples plaidoyers et prières. Voilà pourquoi, alors gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, avait une fois menacé de retenir à la source la part de sa province sur les redevances minières.

Respecter la Constitution !

Quand à la caisse de péréquation, la mesure en est encore et toujours aux discours et aux vœux pieux. Pourtant, en instituant cette caisse, le législateur voulait compenser les déséquilibres entre provinces riches et celles qui sont pauvres. Il faut que Kinshasa apprenne à respecter la Constitution en rétrocédant obligatoirement chaque mois les 40% et en relançant le plus tôt possible la caisse de péréquation.

 

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