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L’idée de revoir à la baisse les salaires des députés divise les parlementaires

La présentation de la loi de finances 2022 a eu lieu le lundi 15 novembre à l’Assemblée nationale. Lors du débat en plénière, le député Jean-Marc Kabund a plaidé pour la réduction du train de vie des institutions. Et pour donner l’exemple à d’autres institutions, il suggère que l’on réduise en premier, les émoluments des députés et sénateurs. Cette initiative divise les élus.

En effet, la réduction du train de vie des institutions politiques et l’interdiction stricte d’augmenter les salaires de leurs animateurs  figuraient parmi les attentes exprimées par les Congolais lors des consultations menées par le chef de l’Etat en novembre 2020 au Palais de la nation. C’est ce que Félix Tshisekedi avait lui-même révélé dans son discours à la nation du dimanche 06 décembre 2020. Il s’est engagé à réduire le train de vie des institutions.

Pourtant, près de 50% du budget 2022 va au fonctionnement des institutions. Le Premier ministre Sama Lukonde en a également parlé récemment lors d’une réunion du Comité de conjoncture économique (CCE).

L’écart entre la parole et l’acte

Bien avant la présentation de la loi de finances 2022 à l’Assemblée nationale, ma collègue Sofia doutait déjà de la mise en pratique de la réduction du train de vie des institutions. Contrairement à ce que les gens pensent, l’idée de réduire le train de vie des institutions ne vient pas de Jean-Marc Kabund, encore moins de Delly Sesanga. Déjà en 2016, l’ancien chef de l’État Joseph Kabila avait  instruit les chefs des institutions de l’époque à réduire le train de vie de leurs institutions. Mais cette initiative n’a jamais été concrétisée. Aujourd’hui encore le gouvernement actuel nous prouve qu’il n’est pas prêt à faire la différence, et ce malgré l’engagement du chef de l’Etat.

Et si on réduisait premièrement les salaires des députés ?

C’est ce que suggère Jean-Marc Kabund, premier vice-président de l’Assemblée nationale. Mais cette idée n’est pas la bienvenue chez certains élus nationaux. C’est notamment le cas de Juvénal Monubo. « Je ne crois pas que la solution pour améliorer les conditions de vie et de travail des militaires soit la réduction des salaires des députés nationaux qui, souvent agissent comme des assistants sociaux faute des actions du gouvernement dans leurs circonscriptions électorales », a-t-il déclaré.

Pour le député Juvénal Monubo, la solution pour améliorer le sort du soldat congolais réside dans l’accroissement du budget de la défense, mais aussi dans la lutte contre le coulage des recettes de l’État et la réduction des budgets de fonctionnement des cabinets politiques. Personnellement, je ne partage pas totalement son avis.

Ne pas soutenir l’idée de revoir à la baisse les émoluments des députés, en donnant comme raison que cela leur permet d’assister la population est un argument qui ne tient pas la route. L’assistance ou l’aide matérielle des députés à la population est un geste de bienveillance qui du reste n’est pas obligatoire. Cela dépend d’un député à un autre. Et ce n’est pas une solution durable.

Assister la population par des biens ou de l’argent, n’est pas le premier rôle d’un député. Je pense également que la réduction des dépenses des institutions n’est pas non plus une solution en soi. C’est plutôt ce que le gouvernement fera de cet argent qui changera la situation de plusieurs couches sociales. C’est-à-dire, la création d’emplois, des richesses, etc.

Donc, en tant qu’autorité budgétaire, le Sénat et l’Assemblée nationale prêcheront par l’exemple si les deux institutions acceptent de revoir à la baisse leur train de vie.

 

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