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Salon e-commerce et Fintech 2022 : qui sont les acteurs congolais de finance digitale ?

Le salon e-commerce et Fintech se veut être le plus grand rendez-vous des acteurs majeurs du secteur de l’e-commerce en Afrique centrale. Cet évènement des professionnels de la finance digitale et du commerce digital est organisé par la société Tinda. Je viens de participer à la troisième édition de ce salon à l’hôtel Rotana où se tenaient les expositions à Kinshasa.  

Dans ce billet, je souhaite partager mon avis quant à l’avenir et l’impact des activités de ceux qui se présentent comme figures majeures du e-commerce et de la digitalisation des activités financières.

Après les cérémonies officielles de ce salon, nous avons été invités à découvrir les stands, mais aussi les différentes solutions et les acteurs qui vont révolutionner l’écosystème du e-commerce et de la Fintech au Congo et en Afrique centrale. Après avoir visité quelques stands, j’ai pu catégoriser les acteurs présents comme suit :

  • Les intermédiaires de paiement en ligne : ils mettent en relation une plateforme et ses utilisateurs pour ce qui est des règlements des transactions. Il s’agit ici en majorité des solutions qui utilisent les API (interface de programmation d’application ) des grosses firmes financières comme Visa et MasterCard et les API des firmes de télécommunications telles que Orange et Vodacom. Parmi les acteurs qui se distinguent figurent Maxicash, Flash, MaïshaPay ou encore Fyatou.
  • Les solutions e-commerce : la startup Zandu en est le principal représentant. Elle permet grâce à son application d’acheter et de vendre des biens.
  • Les banques et les entreprises de télécommunications : acteurs incontournables au Congo, même si on a l’impression que la révolution digitale en cours ne leur convient pas forcément. D’après mon observation, ils ont intérêt à prendre en compte les développements qui affectent leur cœur de métier avant qu’il ne soit trop tard.
  • Les autres acteurs : je mets dans cette catégorie ceux qui font des activités connexes aux trois acteurs susmentionnés. Je citerais les entreprises du marketing digital ou encore ceux qui fournissent des solutions de gestion de type progiciel de gestion intégré pour la comptabilité ou la gestion.
  • Les régulateurs : je mets dans cette catégorie les acteurs comme la Banque centrale (régulatrice des banques et des intermédiaires financiers), l’ARPTC (régulateur des télécommunications) ou le Cenaref (Police de lutte contre le blanchiment d’argent et les crimes financiers).

Les défis du e-commerce au Congo

Les pays à fort potentiel technologique comme la Chine et le bloc occidental (Remarquez que j’ai évité d’employer le terme « pays développés ») ont su développer l’e-commerce grâce à des infrastructures de transport et de communication très performantes. Un géant comme Amazon s’appuie avant tout sur les infrastructures qui existent en Europe et aux Etats-Unis pour développer ses activités. Si un livre commandé par un client d’Amazon peut être livré rapidement et en toute sécurité quelque part à New-York, c’est surtout parce que tout ce qui a rapport aux services de postes, à la circulation routière et aux paiements sécurisés marche bien. Les acteurs congolais du e-commerce ont donc affaire à un environnement moins favorable marqué par un réseau routier défectueux même dans de grandes villes comme Kinshasa et Lubumbashi, mais aussi d’autres problèmes logistiques importants.

Pas question ici de dire que nos innovateurs doivent attendre que des solutions soient trouvées avant de se lancer à fond. Il leur appartient de tenir compte de ces paramètres dans leur planification, et surtout de ne pas essayer de répliquer fidèlement des modèles européens ou américains au cas du Congo.

Digitaliser les portemonnaies des Congolais

« La digitalisation des portemonnaies » est une expression que j’ai inventée pour désigner le fait pour les citoyens congolais d’avoir assez d’argent sous forme digital pour payer des biens et services de consommation courante. Ainsi donc, je pense qu’un Congolais moyen ne manque pas d’argent pour payer une paire de chaussures sur Amazon comme le ferait un Américain. Par contre, il y a lieu de parier que le Congolais a son argent quelque part sous forme de billet de banque et ne peut donc se payer ce bien.

Sans une certaine digitalisation des portemonnaies des Congolais, je doute que l’e-commerce et la technologie financière puissent vivre un certain essor.

Tous mes encouragements aux organisateurs du salon e-commerce et Fintech ainsi que tous les exposants.

 

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