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Et si on construisait de nouvelles routes à la place des sauts-de-mouton ?

Les sauts-de-mouton sont devenus une question névralgique qui alimente les conversations à Kinshasa. On voit bien quel impact les travaux de ces ouvrages ont sur certains secteurs de la vie dans la capitale. Dans ce billet, nous avons donné la parole aux techniciens.

Nous avons échangé avec deux ingénieurs en bâtiments, travaux publics (BTP) et architecture, mais ils requièrent l’anonymat. Pour eux, ériger des sauts-de-mouton dans la précipitation et sans aucune préparation approfondie, c’était un échec programmé. Ces ingénieurs estiment qu’on aurait dû construire autres  choses que des sauts-de-mouton. Ils proposent même des solutions alternatives pour juguler les embouteillages à Kinshasa.

Les routes secondaires

Petit rappel, un saut-de-mouton ou bifurcation (overpass, en anglais), a pour usage de rendre fluide la circulation en évitant notamment que deux voies se croisent. D’abord utilisés en chemin de fer, les sauts-de-mouton se sont depuis étendus à des routes….

Faciliter la circulation des véhicules, tel est le seul objectif de la construction de ces ouvrages dans la ville de Kinshasa. Mais, il n’y avait pas que ça comme moyen de rendre fluide la circulation. Géographiquement, certaines places exigeaient d’autres solutions moins dispendieuses que les sauts-de-mouton. Bien sûr que ces derniers sont indispensables à certains endroits. C’est le cas du saut-de-mouton du quartier pompage qui, contrairement aux autres, est une déviation de bande afin de faciliter la circulation à un endroit où on ne peut pas élargir la route.

Pour sa part, l’un de nos deux ingénieurs s’interroge sur l’utilité de certains sauts-de-mouton et estime que sur certaines artères, les feux de signalisation, à eux seuls, auraient suffi en lieu et place des sauts-de-mouton, il évoque par exemple le cas de Socimat.

« De toutes les façons, c’est un projet qui est déjà en cours d’exécution. Ce n’est pas un mauvais projet mais, il tombe mal, bien qu’il vise à mettre fin aux embouteillages. Nous n’avons pas beaucoup de routes secondaires. Le gouvernement aurait dû penser à construire des routes secondaires plutôt que s’engager précipitamment dans ce projet des sauts-de-mouton », estime cet ingénieur architecte. Et d’ajouter : « Asphalter la route qui mène vers la Carrière pour déboucher sur l’avenue du Tourisme (pour ceux qui se dirigent  vers Kintambo Magasin) serait une bonne chose… »

Des projets précédents

Pour rappel, il y a eu plusieurs projets pour désengorger la circulation dans la ville de Kinshasa. En 2011, il y a eu le « plan de mobilité des transports dans la ville de Kinshasa », étudié par les experts de la Coopération technique belge (CTB-CFI), de la firme belge transurb technirail et du bureau d’études African Engineering and Consulting de Kinshasa. Ici, on devait savoir d’où proviennent les gens et là où ils vont.

Après ça, raconte l’ingénieur, il y a eu le schéma d’orientation stratégique de l’agglomération de la ville de Kinshasa. Puis actuellement un projet conçu par la JICA appelé « Plan directeur de transport dans la ville de Kinshasa ».

Une question demeure : avait-on consulté ces autres projets avant d’exécuter celui des sauts-de-mouton ?

Pour désengorger la circulation, suggère le deuxième expert, « il fallait normalement faire des études. Les trois études ou projets précédents nous donnent l’idée générale sur cette problématique ».

« Je ne crois pas que les sauts–de–mouton devraient être la solution idoine pour décanter la situation. Par exemple, le projet Sosak (Schéma d’orientation de l’agglomération de la ville de Kinshasa) proposait la réhabilitation ou l’asphaltage des routes et la construction des routes secondaires. Ça aurait pu désengorger nos grandes routes entre autres les boulevards Kasa-Vubu, Lumumba etc… Si on a des routes secondaires qui relient des communes et des quartiers, on aura une circulation libre dans la ville », renchérit le technicien.

Mais à cela, on devrait ajouter la formation de nos automobilistes pour qu’ils apprennent à respecter le code de la route. On peut bien avoir des sauts-de-mouton mais sans respect du code de la route, il y aura toujours la congestion dans la circulation. A ce stade, le gouvernement ferait mieux de recourir aux trois projets précédents (qui ont fait l’objet de plusieurs études).

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Tous ces conseillers du de l’état sont des flatteurs, sans pourtant voir le fonds, et suis persuadé qu’ils ne sont des congolais….un patriote qui connais bien la souffrance , surtout de kinois, pourrai t- il accepté tout ça? Sont tous des voleurs; voyez un peu le montant détourner dans ces projets… A savoir que le Congo appartient à tout le congolais.