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Un député nous entend quelque part ? Sauvez les femmes domestiques !

On les aime beaucoup à Lubumbashi, mais on n’aime pas les respecter. Ces femmes de ménage qui entretiennent beaucoup de foyers subissent souvent des traitements déshumanisants.

Le mépris dont sont victimes beaucoup de bonnes à Lubumbashi devrait choquer plus d’un. Parfois je me demande si la condition d’une travailleuse domestique suffit pour la dépouiller de toute sa dignité humaine. Elle est exposée à la risée et aux violences sexuelles.

Violée deux fois

A 48 ans, Sarah n’oublie pas les sombres années passées dans les travaux domestiques à Kinshasa. Même galère à Lubumbashi où elle vit depuis quelques années. Pendant 13 ans, cette femme convertie à la vente de charbon de bois, a subi beaucoup de sévices.

Elle se souvient de cette matinée d’un jeudi de 2018 où elle allait exécuter ses tâches professionnelles avant d’être appelée par son patron, moins âgé qu’elle, précise-t-elle. Il l’a plaquée sur le lit et l’a violée. Cela lui ronge encore l’âme.

Blessée, mais inoffensive, elle a rejoint Lubumbashi une année après. Avant d’y être encore violée dans des circonstances presque similaires. « Les gens pensent que ne peut être bonne que la femme qui a tout échoué dans la vie. Pourtant, c’est un travail comme un autre. En plus, les hommes qui emploient les femmes pour des travaux domestiques veulent les utiliser aussi à des fins sexuelles, pensant qu’elles ne sont que des demandeuses d’aide prenables. Ça c’est un délit de raisonnement », se désole-t-elle.

Un travail de bœuf pour un salaire de misère

C’est aussi une habitude à Lubumbashi d’infliger aux domestiques des tâches plus lourdes, mais suivies d’une rémunération dérisoire. Elles n’ont pas de prime, même quand elles sont obligées de couvrir des cérémonies d’anniversaire, de levée de deuil… qui demandent plus d’énergie que d’habitude. Et c’est du travail non déclaré à l’office de l’emploi, un travail sans sécurité sociale, en violation du code du travail.

Une autre bonne ayant exigé l’anonymat affirme « travailler au-delà de ses forces et des tâches du contrat pour un salaire modique ». Chaque matin, elle doit balayer une cour d’environ 30m sur 30 et torchonner une maison vaste comme un labyrinthe. Elle doit également faire la vaisselle, lessiver et repasser, cuisiner… le tout pour 70.000 francs congolais (environ 35 USD), indemnités de transport comprises, précise-t-elle.

Un salaire sur la base du Smig

La reconnaissance et la valorisation de ce métier, c’est le message que m’ont chargé de porter beaucoup de femmes de ménage de Lubumbashi alors que je rédigeais ce billet de blog. Épousant leur lutte, je demande aux autorités du pays d’exiger que ces femmes soient également payées dans le respect du Smig. C’est pour qu’elles vivent pleinement de leur travail et qu’elles bénéficient de la considération sociale.

 

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