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Serrano Altamaria : « Katalicc m’a permis de confronter ma créativité à des regards plus affûtés dans le cinéma »

Connue pour ses publications sur les plateformes numériques avec des vidéos qui atteignent des millions de vues sur TikTok, Marie-Noëlle Nyembo avait au départ l’idée de devenir infirmière. Son diplôme d’Etat en biologie-chimie en poche, elle s’inscrit à l’Institut des techniques médicales (ISTM) de Lubumbashi où elle finit graduée en filière hospitalière. Mais, c’est par hasard qu’elle décide d’emprunter la voie du cinéma. En effet, c’est après s’être essayée au métier avec des amis, qu’elle prend conscience de son talent d’actrice et adopte très vite le pseudonyme de Serrano Altamaria.

Avec l’avènement des réseaux sociaux, Serrano sait qu’elle tient là un outil, un cadre d’expression de son art. Elle suit beaucoup d’influenceuses comme Madame Cooper qu’elle essaie d’imiter, avant de trouver sa propre voie. Elle réussit à construire une communauté autour de ses créations. Sa vraie carrière d’actrice commence par un fait du hasard : « J’ai décroché le rôle principal dans la série Salon de Fundi Mwamba Gustave, puis un autre dans Je reviendrai de Joseph Kasau », explique-t-elle, en parlant de ses débuts au cinéma.

L’occasion faisant le larron, Serrano s’inscrit au programme d’ateliers organisé par Picha- Biennale de Lubumbashi, et enchaine les rôles dans quinze films. C’était avant de créer en 2022, sa propre maison de production cinématographique : Alta Production. « A ce jour, avec notre maison de production, nous avons produit trois films dont deux primés », explique-t-elle, avec un sourire heureux.

Projet proposé pour la bourse Katalicc

C’est un long métrage qu’elle propose à Katalicc. Intitulé Tueuse angélique, cette fiction retrace l’histoire d’une fille de dix ans, trouvée dans la rue et apparemment formée pour être une « machine à tuer ». L’idée retient l’attention des jurés et son projet est parmi ceux qui ont été retenus après l’appel à candidatures pour la première cohorte de la bourse Katalicc.

Après une phase de pré incubation et d’incubation au Centre d’innovation de Lubumbashi (Cinolu), son projet est orienté vers Katanga Hub Création pour l’accélération. « Katalicc m’a permis de confronter ma créativité à des regards plus affûtés dans le domaine », avoue-t-elle. Et de poursuivre : « Cela a toujours été bénéfique de s’inspirer des autres pour réussir. » Sa conclusion montre l’impact de cette formation dans sa vie d’artiste : « Aujourd’hui, dit-elle, je sais que si je dois produire ou jouer dans un film, ça ne sera plus seulement par passion, mais plutôt par professionnalisme, car le challenge est d’arriver à vivre de son œuvre. »

Il faut dire que la maison de production Alta Production se donne une mission noble : donner plus de lumière au talent de la femme cinéaste afin de faire briller la culture congolaise à travers le septième art. La comédienne ne tarit pas de projets. Elle dévoile ici son idée : « Je compte étendre la vision de Alta Production en créant une extension qui s’occuperait des enfants en rupture de liens familiaux. Ça m’amuserait de créer une sorte de cinéma de rue. »

Avec à son actif quatre trophées, dont celui de défenseuse des femmes cinéastes, Serrano reste comme le dit Jackson Bukasa, la réalisatrice katangaise la plus primée. Son film Tuée par une blague a été le seul de l’espace Grand-Katanga à être accepté au festival du Cinéma au féminin (Cinef) Kinshasa en 2023.

Bravo l’artiste !

 

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