Le dialogue entre les artistes et les autorités doit être amélioré. Raison pour laquelle le Groupe Taccems et Africalia ont organisé une session de renforcement des capacités pour les acteurs du secteur culturel. L’objectif est d’encourager une politique culturelle répondant aux besoins des artistes et de la communauté.
Pour la première fois à Kisangani, grâce au Groupe Taccems, des artistes venus de sept villes du pays, notamment Kinshasa, Bunia, Isiro, Goma, Bukavu et Lubumbashi se sont retrouvés à Kisangani pour la 14e édition du festival Ngoma. Lors de cette rencontre, ils ont eu des échanges enrichissants et bénéficié d’un vrai renforcement de capacités.
Propulser notre culture
Le public congolais accuse souvent nos artistes d’amateurisme. Ce qui justifie parfois le désintéressement vis-à-vis de l’art dans nos communautés, surtout à l’intérieur du pays où l’art est pratiqué de manière peu professionnelle. Du coup, les acteurs culturels ont du mal à établir un vrai dialogue entre les artistes et la communauté, consommatrice de l’art.
A l’occasion de cette 14e édition du festival Ngoma, de nombreux artistes qui y ont participé, ont exprimé leur joie et leur satisfaction. Ils croient en ce projet et espèrent que l’atelier organisé pourrait marquer l’histoire des techniques de plaidoyer. Charlène Makengo, artiste peintre de Kisangani, témoigne : « C’est la première fois que je participe à ce genre d’ateliers depuis plus de 10 ans. Je suis très contente, car cela m’ouvre de nouvelles perspectives et des contacts. »
Des matières qui répondent aux attentes
L’impact des techniques apprises sur le plaidoyer est réel. Le programme a abordé trois thématiques, notamment : la définition des concepts liés au plaidoyer, la planification du plaidoyer et la mise en œuvre d’une action de plaidoyer. Le facilitateur, Augustin Bikale, administrateur du programme Unesco venu de Kinshasa, connaît bien le secteur culturel. Il a aidé une dizaine d’artistes participants à découvrir l’art oratoire.
Habari RDC, en tant que participant et partenaire d’Africalia, a également bénéficié de cette formation. Les échanges étaient très animés et pertinents. Chaque artiste avait quelque chose à dire.
Vers un dialogue sain entre artistes et autorités
Le brainstorming, les discussions, les cas pratiques et les jeux de rôle ont été les méthodes choisies pour maîtriser la matière. Esther Julienne Masumboko, venue représenter le collectif des artistes du Sud-Kivu, confie : « Personnellement, j’ai trouvé très intéressantes les techniques de plaidoyer. C’est vrai que nous menions des plaidoyers, mais sans maîtriser les principes. Cet atelier nous a apporté beaucoup de connaissances. »
Pour Israël Tshipamba, directeur artistique du Tarmac des auteurs de Kinshasa, la culture a besoin du soutien de l’État et de financement.
Avant de rédiger ce blog, j’ai écouté beaucoup d’artistes et de personnalités qui se sont exprimés. Mais je préfère terminer par cette déclaration de Yves Ndagano, coordonnateur du collectif culturel du Nord-Kivu : « Cet atelier est super important pour le secteur culturel en RDC. Quand on arrive à connaître les forces et les faiblesses, cela nous permet de faire avancer le système. Cette formation était vraiment capitale. »