Le football se veut depuis sa création un sport qui rassemble. Le fair-play érigé en valeur, parmi d’autres portées par ce sport, est fondamental. Il permet de voir en l’autre camp des adversaires, pas des ennemis. Mais c’est tout le contraire dans certaines rencontres sportives en RDC. Nous en voulons pour preuve, les troubles au Maniema qui ont valu un forfait et des amandes contre le club de Kindu.
Les désordres sont devenus tellement courants dans les stades que certains amateurs de football font le choix de ne plus s’y rendre. Le cas le plus récent est celui de l’AS Maniema Union qui s’est vue infligée une pile de sanctions par la Ligue nationale de football (Linafoot). C’était après le match qui l’opposait à Sa Majesté Sanga Balende de Mbujimayi, lundi 30 avril dernier, à Kindu. Un match interrompu en raison des incidents. Selon le rapport des officiels, les supporters ont occupé l’aire de jeu à deux minutes du coup de sifflet final.
Outre la perte de ce match par forfait (3-0), Maniema Union écope d’une amande correctionnelle de 20 000 $. Somme à payer avant son prochain match. En plus, il lui faut payer les recettes de ses deux prochaines rencontres à livrer à huis clos. L’équipe risque également d’être reléguée en division inférieure en cas de récidive. Il faut déjà noter qu’un match à huis clos est un manque à gagner pour la Fédération qui fait payer les billets. N’est-ce pas déjà trop pour une équipe punie pour le comportement de ses supporters ?
Des supporters ou des amoureux de troubles ?
A voir la manière dont les gens considèrent le football, on peut croire que cela a un grand impact sur leur vie. Hélas, non ! En soi, le football possède une telle force inconsciente qu’il peut conduire les fanatiques à agir comme en extase. C’est presque « imbécilisant » ! Excusez-nous si le mot est très fort. Mais pensez-y profondément, rien qu’en considérant le cas ci-haut évoqué.
On a vu des gens apparemment timides agir au-delà de leur état normal. D’autres, s’endetter pour le paiement d’un billet d’accès au stade. Mais ça, c’est leur vie. Pourtant, nous constatons que le football est loin de transmettre l’esprit de fair-play. Les aires de jeux se transforment en arènes des gladiateurs, à Kinshasa, à Lubumbashi, à Mbujimayi… Quand les supporters n’obtiennent pas ce qu’ils désirent, ils se déchaînent contre l’arbitre.
Ce qui nous étonne dans ces affaires de violences sportives, c’est que les gens sont prêts à se battre pour des rêves, en raison de l’extase apportée par le football. Ce n’est pas si mal. Pourtant, lorsqu’il faut s’avancer sur des revendications politiques, où des changements ont une incidence positive sur leurs vies, les mêmes supporters en sont incapables.
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