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Tshisekedi : une présidence à crampons ?

A peine investi, Félix Tshisekedi a déjà compris la récupération politique qu’il pouvait faire d’un résultat sportif national. Et le voilà qui endosse le costume de « portif numéro 1 » que ne dédaignèrent pas ses prédécesseurs…

Si le nouveau chef de l’Etat congolais prend des airs de « dirigeant diesel », et le rythme de sa présidence un train de sénateur, « Fatshi » semble avoir hérité de son père certaines clefs politiciennes. Dans la soirée du samedi 23 mars, le président de la République démocratique du Congo rendait visite aux Léopards de l’équipe nationale, à la veille d’un match déterminant pour la qualification à la Coupe d’Afrique des nations égyptienne. Visite magique ? Le lendemain, les footballeurs galvanisés s’imposent sur le score de 1-0 devant les Lone Stars du Liberia, remportant ainsi leur ticket pour la phase finale de la compétition continentale.

Fatshi, le sportif numéro 1 ?

Tshisekedi aurait sans doute tort de se priver de ce costume de « sportif numéro 1 » dont on aime vêtir le responsable politique suprême. « Panem et circenses » enseignaient les Romains antiques, l’organisation des jeux étant de nature à distraire le peuple grognon pour soutirer la bienveillance de l’opinion. Depuis que le football s’est imposé comme le sport roi, notamment en Afrique, les dirigeants n’hésitent pas à mouiller le maillot, parfois au sens propre, comme le Burundais Pierre Nkurunziza.

Du Zaïre à la RDC, les politiciens ont toujours surfé sur les performances footballistiques réalisées par d’autres mollets que les leurs, largement encouragés par des médias comme la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC) qui rappelle à l’envi que les Léopards gagnent « grâce au chef de l’État ». En 2016, c’est Joseph Kabila qui décorait l’équipe nationale sacrée au Championnat d’Afrique des nations de football. Et de rappeler que la ferveur des stades était un « ferment » susceptible de « raviver dans les cœurs la flamme de l’unité et de la cohésion nationale ».

En 1974, la débâcle des Léopards malgré le soutien de Mobutu

Bien sûr, un supporter sincère doit être capable de capitaliser les victoires autant que d’encaisser les défaites. En 1974, alors que le Zaïre se qualifiait pour sa première Coupe du monde, c’est un Mobutu encore plus généreux qui avait reçu les joueurs dans sa luxueuse résidence et avait offert à chaque membre de l’équipe une maison et une Volkswagen verte. Hélas, même si le maréchal envoya plusieurs marabouts en République fédérale d’Allemagne, la prestation des footeux zaïrois se transforma en débandade.

Pour moins que ça, certains chefs d’Etat, comme le général ivoirien Gueï, se seraient sentis à ce point humiliés qu’ils auraient recadré leur équipe nationale dans un camp militaire

 

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