Le gouverneur de la province du Kasaï-Oriental, Patrick Mathias Kabeya a lancé des consultations dites « populaires » avec les forces vives de la province. Mais, ce qui met la puce à l’oreille c’est le fait que non seulement ces consultations sont boycottées par l’UDPS fédération de Mbujimayi, mais aussi elles interviennent juste après la déchéance du président de l’Assemblée provinciale. Le gouverneur a-t-il peur d’être lui aussi destitué par l’organe délibérant ?
A l’Assemblée provinciale du Kasaï-Oriental, c’est l’UDPS qui fait la loi. Le président du bureau, Kabongo Malebongo a été destitué le 18 juillet. Il est le deuxième speaker à tomber au cours de cette législature, après Yves Muamba en 2021.
Bien que l’actuel gouverneur Patrick Mathias Kabeya Matshi Abidi soit aussi membre de l’UDPS, ses relations avec la fédération du parti à Mbujimayi sont exécrables. La preuve : le président fédéral Jean-Paul Mbwebwe Kapo a décliné l’offre de ces consultations initiées par le gouverneur, les qualifiant de « non-événement ». Seule la fédération rurale de l’UDPS y a participé.
Pourquoi des consultations seulement maintenant ?
Beaucoup se posent cette question à Mbujimayi : pourquoi Kabeya Matshi Abidi a-t-il attendu la destitution du président de l’Assemblée provinciale pour enfin commencer des consultations ? Pourquoi ne le faisait-il pas tout ce temps ? En réalité, il se sent menacé. Car, après la destitution du président de l’Assemblée provinciale, l’UDPS fédération de Mbujimayi exhorte les députés provinciaux à s’intéresser désormais à la « gestion du gouverneur après le contrôle parlementaire et le récent rapport de l’IGF ». Du coup, on peut imaginer que le Patrick Mathias Kabeya craint certainement d’être lui aussi visé par une motion qui pourrait le faire tomber.
En effet, on reproche au gouverneur l’inaction et la léthargie à la tête de la province. Depuis qu’il est aux affaires, les conditions de vie des Kasaïens ne cessent de se détériorer. La vie coûte toujours cher à Mbujimayi. Et ces consultations de dernières minutes ne visent qu’à essayer de sauver sa peau.