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L’unité par le football, mythe ou réalité dans les derbys congolais ?

On prête au football comme à la plus part des sports, plusieurs valeurs. Beaucoup pensent que c’est un sport fédérateur, un sport qui unit les peuples. Mais cette unité est-elle réelle ? Pensez aux derbys congolais : Mazembe-Lupopo, Vita Club-DCMP. Voyez-vous ?

Nelson Mandela a dit un jour : « Le sport a le pouvoir de changer le monde. Il a le pouvoir d’unir les gens d’une manière quasi-unique. Le sport peut créer de l’espoir là où il n’y avait que du désespoir. Il est plus puissant que les gouvernements pour briser les barrières raciales. Le sport se joue de tous les types de discrimination. » Mais cela n’est juste que quand on le prend comme un idéal.

Football : unité dans la rivalité ou quoi ?

Les amoureux du ballon rond, comme on aime à les appeler, ont chacun son camp. A Lubumbashi par exemple, les deux équipes rivales les plus connues sont le Tout-Puissant Mazembe et le Football Club Saint-Eloi Lupopo. Chacun de deux camps veut voir son équipe aller de l’avant, et gagner toutes les rencontres.

« Même s’ils arrivent à présenter un semblant de soutien quand par exemple Mazembe joue contre une équipe étrangère, les chants hostiles et les rixes au stade lors des rencontres qui les opposent, montrent bien que l’unité entre ces deux camps relève de l’utopie », avoue un fan de Lupopo.

Football, le nouvel opium du peuple congolais ?

Sport le plus pratiqué et le plus médiatisé au monde, le football peut détourner l’attention des populations, sur leurs problèmes quotidiens. « Combien de fois n’avons-nous pas vu tous les Congolais derrière leur équipe nationale de football, oubliant les problèmes de cherté de la vie et de salaires non payés ? », interroge un historien. « Le football est même une manne pour toutes récupérations politiques », et cela est vérifiable. Plus récemment, en 2016 alors que les Léopards remportaient le CHAN au Rwanda, des membres du régime du président Kabila, y voyaient la consécration d’un 3e mandat pour leur président. Un mandat pourtant interdit par la Constitution. Revenons au football, pas de politique ici !

En réalité, l’idée d’unité ou d’unification des peuples par le football est souvent un mythe au Congo. Lorsque les grandes équipes se croisent, dans les derbys congolais, on redoute presque toujours des violences. Et c’est déjà arrivé plusieurs fois à Lubumbashi et à Kinshasa, au nez et à la barbe des autorités. Parfois, avec leur partisanerie coupable en faveur des équipes qu’elles soutiennent.

Pas de paix dans le foot

Les matchs entre Vita Club et Mazembe, par exemple, souvent tendus ou violents comme en 2014, ont même conduit les autorités du football congolais à mobiliser des arbitres internationaux. Cela a fait sans doute la honte du pays, mais surtout, n’oublions pas l’incapacité du football à travers cet exemple, à faire croire aux Congolais qu’ils sont en sport et qu’ils sont frères.

Mais pourquoi attribuer au football la propriété d’unir les peuples alors qu’il n’en a pas souvent ? La réponse pourrait se trouver dans ce principe du journalisme d’investigation : « Si quelque chose n’a pas de sens, suivez les traces d’argent ! »

 

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