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Les vrais auteurs de massacres à Beni

A Beni, selon la population, ce sont six différents groupes qui organisent les massacres, mais il n’y aurait « aucun djihadiste ». Tel est le constat du journaliste et blogueur Rodriguez Katsuva. Il raconte.

Apres avoir lu l’article du chercheur Thierry Vircoulon dans le journal Le Monde, mais aussi après avoir interrogé Daniel Ruiz, chef de la Monusco du Nord-Kivu sur l’accalmie apparente à Beni, j’ai tenu à faire parler enfin les populations de Beni. Le chercheur Thierry Vircoulon déclare que ce n’est pas une menace djihadiste, Daniel Ruiz soutient que c’est une affaire mafieuse.

Pour moi, les deux ont raison. Je m’en vais les compléter ici en donnant ce que la population sait de ces massacres de Beni. Selon les habitants de cette ville, il y a six groupes de tueurs impliqués dans les massacres à répétition. Parmi eux, des militaires ougandais de l’UPDF, des Hutu rwandais ou encore des hommes d’un colonel « congolais » dissident Richard Bisambaza. Peut-être, nul n’avait encore entendu cette vérité.

En mai 2016, une équipe de douze députés du Nord-Kivu s’est rendue à Beni. Pendant trois jours, ils ont rencontré différentes couches de la population dans la salle « Papa Nico » au centre commercial de Oicha. Des chefs coutumiers, des cultivateurs, des témoins, des rescapés des massacres, des membres de la société civile… Tous ont été entendus par ces députés provinciaux. Objectif : parvenir à identifier les vrais tueurs des populations de Beni, afin d’envisager des pistes de solution. Après moult hésitations, les populations ont fini par cracher des vérités aux députés, espérant  que ces élus trouveraient  une solution définitive.

Dans une émission de deux heures sur Kivu 1, j’avais moi-même reçu le député Simon Kazungu toujours en ce mois de mai 2016. Il revenait justement de cette mission parlementaire à Beni. Puis-je vous avouer que toute l’émission était remplie de révélations !

« Les habitants se méfiaient de nous au début, raconte alors le député. Ils ne voulaient rien nous dire, car selon eux, il n’y avait aucune réaction du gouvernement chaque fois qu’ils lui livraient des informations sur les auteurs de massacres. Mais lorsque nous avons rassuré les habitants, les langues se sont déliées. Ce qu’ils nous ont dit nous laisse tous sans voix » se souvient l’élu Simon Kazungu. Et d’ajouter : « Des témoins directs et des rescapés ont pointé du doigt six groupes d’individus qui sont responsables communs de ces tueries. Ce n’est pas l’œuvre d’une seule bande. »

Les six groupes armés, les vrais tueurs de Beni

Selon le député Simon Kazungu, les six groupes armés ci-après sont ceux qui sèment la mort et la désolation à Beni :  

  1. D’abord, il y a des résidus ADF, notamment  ceux qui avaient échappé à l’offensive des FARDC lancée par feu le général Bauma Ambamba. Ce reste des ADF essaie de se venger, mais c’est un petit nombre de personnes. C’est devenu un groupe sans force de nuisance. Les résidus ADF seuls ne peuvent pas tuer autant de personnes à eux seuls.
  2. Des personnes qui s’expriment en kinyarwanda. Des Hutu (mêlés aux FDLR) qui quittent le sud du Nord-Kivu pour la province voisine de l’Ituri, sous prétexte d’aller chercher des terres cultivables. Certains parmi eux ont été surpris avec des armes et des machettes. Et leur mode opératoire rappelle celui utilisé pendant le génocide rwandais de 1994. « Ces Hutu seraient à la solde du Rwanda, Kigali gagnerait beaucoup si les enquêtes finissaient par inculper ces rebelles FDLR. Ce serait un moyen de plus pour Paul Kagame de refuser tout dialogue inter-rwandais réclamé par les FDLR avant leur retour au Rwanda », affirme Simon Kazungu. Beaucoup de rescapés se souviennent des phrases en kinyarwanda que leurs bourreaux s’échangeaient.
  3. Les soldats ougandais de l’UPDF (Uganda People’s Defence Force).
  4. Des militaires FARDC complices et indisciplinés.
  5. Des hommes de Richard Bisambaza, le colonel tutsi qui avait fait défection dans les rangs des FARDC en 2012 avec plusieurs hommes sous ses ordres dans les forêts de Beni.
  6. Une coalition des ex-M23 avec les FRPI de Cobra Matata. 

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Les commentaires récents (10)

  1. se juste que le FARDC on turer les ficelle pour tué le congolais,notre armée à beaucoup è nationalité ce cequi fait que le code de procédire pénal mulitaire ne pas respecté

  2. Toutes Ces Realites Restent A Verifier, Est-ce Que Tous Ces Groupes Cites Habitent Dans La Foret? Ils Ont Les Memes Objectifs Celui D’extreminer Toute La Population De Beni? Que Visent-ils? Et Si Le Gvnment N’est Pas A Mesure De Le Metre Hors D ‘etat De Nuire, Qu’il Cherche D’autres Alternatives Soit Negauciation Ou Alegence.

  3. Pourquoi les laisser continuer à faire des massacres alors qu’ils sont identifiés? Est-ce la faiblesse du gouvernement congolais? Ou ce ne sont que des on dit…

  4. Bon apres midi,
    cela est maintenant claire aux yeux des autorites Congolaises de faire tout pour eviter et stoper ceux genres de manigance. la Monusco doit appuyer les fardc sur leur track des ceux groupes qui seme la desolation et la terreur aux de la population de Beni .

  5. Cet analyse nous éclaire. Toute fois, le procès ADF de la cour opérationnelle qui se tient a beni prouve en suffisance qu’en plus de ces groupes cités, il y a aussi les NALU, qui est un groupe dissident des ADF.

  6. Dans ces tueries à répétition, Il y a anguilles sous roches. Que les enquêtes continuent, la vérité éclatera au grand jour. Pourquoi cela se fait toujours dans ce coin du pays ? Qui en est l’ instigateur
    ? Ouvrons l’ œil et le bon. Que les âmes de tués réposent en paix. Compation aux familles éprouvées.

  7. Commentaire *mois bene ,, depuis 2010 Ici à oicha Nous continion a souffrir,nous les garçons d’oicha nous seron (M.M)……..!soldat(FARDC) voyoux 100 %

  8. *ça paraît claire toutes les informations sur la détermination de nos ennemis, alors à nos vaillants FARDC de peaufiner les stratégies nécessaires pour restaurer dans la région de BENI et ses environs.

  9. L’analyse est profonde, par exemple aujourd’hui on continue à observer les mouvements des fameux cultivateurs vers les zones très insecurisees où tout le monde quitte; pour Bisambasa, c’est vrai, il est en Ouganda tout ce temps. Quant à la complicité des Fardc, derrière ces militaires, il a aussi certains politiciens..