A mon avis, la zaïrianisation est l’ancêtre de ce qu’est devenu aujourd’hui la faillite des entreprises de l’Etat congolais. Ce fut le début de la mauvaise gestion. Imaginez, vous vous levez de bonne heure et vous entendez frapper à la porte. Un huissier vient vous signifier que vous êtes convoqué au tribunal, car la maison que vous avez achetée a été spoliée au milieu des années 70. La faute à une opération de dépossession des biens appartenant à des étrangers qui ont été redistribués aux partisans du président Mobutu.
Le président Mobutu marque ses débuts par une réforme monétaire. Le Zaïre monnaie est créé et se change contre 1000 anciens francs congolais équivalant à 2$ américains. Cette parité n’était pas le fait du marché, mais de sa volonté propre dans le but de positionner la nouvelle monnaie comme une devise internationale de référence.
Mais dans les faits, 1.000 francs congolais qui valaient 1 zaïre se changeaient à 700 francs belges. Or la parité de 1 zaïre équivalait à 100 francs belges. Ainsi, si vous aviez une dette de 100.000 francs soit 70.000 francs belges, cette somme une une fois converti représentait 100 zaïres ou 10.000 francs belges. Un manque à gagner qui a entraîné de nombreuses entreprises dans la faillite et le début d’opérations de change à des taux parallèles.
Nationalisation
Malgré cela, Mobutu continuera dans sa logique et nationalisera les biens appartenant à des étrangers, sans compensation, pour les redistribuer à des Congolais dans le but selon lui, de créer une élite économique nationale.
Non préparés à leurs nouvelles fonctions, les bénéficiaires mirent à sac ce qu’ils trouvèrent. L’échec fut tel, que la rétrocession amorcée plus tard ne changea pas la donne. Le mal était déjà fait.
L’héritage de ce désastre est la multitude de procès opposant d’anciens propriétaires ou leurs descendants, contre ceux ayant profité de cette situation pour accaparer des maisons ou des terres.
Le signe indien
Cet épisode de notre histoire a surtout jeté le discrédit sur les capacités des Congolais à être de bons managers et des partenaires fiables en affaires sur le plan international. Redevenus Congolais, nous souffrons pourtant encore, des conséquences du mal zaïrois.
#FailliteEntreprisesRDC
la zaïrianisation fut une mauvais décision
Oui