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Goma : inhumation des victimes de la répression du 30 août sur fond de colère de la population

Les 57 corps des adeptes de la secte Wazalendo ont enfin été inhumés à Goma. Il s’agit des victimes du massacre du 30 août 2023 perpétré par la garde républicaine, lors d’une tentative de manifestation anti-Monusco.

C’est la Cour militaire du Nord-Kivu qui a ordonné l’inhumation des corps, malgré l’opposition farouches des familles des victimes. Celles-ci ont dénoncé le manque de transparence sur le nombre exact des morts, mais aussi la non prise en compte de leurs besoins. En dépit de la promesse du ministre de l’Intérieur, l’identification formelle des victimes avant de procéder à l’enterrement, n’a pas eu lieu à proprement parler.

Du désordre dans la logistique

Les enterrements de masse nécessitent une bonne planification logistique. On a malheureusement noté une véritable cacophonie dans la préparation des enterrements. Alors que les cercueils étaient numérotés et les codes remis aux familles, certaines familles ont été surprises lors des derniers hommages de constater que les numéros des corps ne correspondaient pas à ceux de leurs proches. D’autres, n’ont pas pu tout simplement identifier les corps du fait de leur état de dégradation.  

Il faut aussi relever le fait que pendant près de deux semaines, les proches des victimes n’ont pas été autorisés à accéder à la morgue de l’hôpital militaire où les corps étaient gardés. Au moment de l’enterrement, certaines familles des victimes se plaignaient de ne pas être associées au déroulement de la cérémonie. Or, en tant que Bantous, les défunts doivent être enterrés conformément à la volonté de leurs familles et dans le respect de leurs traditions culturelles ou religieuses.

Pas de deuil national !

Comble de tout, aucun deuil national n’a été organisé ! Dans un pays qui organise des deuils nationaux même pour des étrangers, ne pas le faire pour des citoyens congolais, c’est incompréhensible. Pourtant, un deuil national aurait pu être une manière de montrer du respect et de la solidarité nationale envers les 57 victimes et leurs familles. Le gouvernement a ainsi loupé une occasion de donner un message clair que de telles répressions sanglantes ne pourront plus se reproduire à l’avenir.

Par ailleurs, en plus de la justice, les familles des victimes ont droit de connaitre la vérité sur ce qui s’est passé le 30 août 2023. Qui a donné l’ordre de tirer et pourquoi ? La vérité peut aider à lever certains malentendus et permettre aux familles de faire leur deuil en sachant exactement ce qui s’est passé.

 

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