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Nangaa se rend illégitime pour légitimer le M23

2023 est passé avec son lot de malheurs et de surprises. L’une des grandes surprises c’est Corneille Nangaa. Un ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), mais qui a pris les armes contre son pays. Son unique obsession : chasser Félix Tshisekedi du pouvoir, alors que c’est lui-même Nangaa qui l’avait proclamé élu en 2019.

Hier président de la Céni, aujourd’hui chef d’un mouvement armé contre son pays, il n’y a qu’au Congo que de tels exploits sont possibles. Quand je regarde toute cette histoire, j’en perds la tête ! Je me demande de quelle matière est fait l’homme politique congolais. Corneille Nangaa a commencé ses illusions en annonçant sa candidature à l’élection présidentielle de 2023. Pour mieux se positionner dans l’opposition, il s’est lancé dès le début de l’année 2023 dans une série de chantages et de diatribes contre le régime en place.

Ensuite, il promettait de publier l’accord qui aurait permis à Félix Tshisekedi d’usurper le pouvoir au détriment du vrai élu de la présidentielle du 30 décembre 2018. Sauf erreur de ma part, Nangaa n’a jamais publié ce fameux accord. Tout ce qui a circulé sur les réseaux sociaux c’est un document sans signatures des parties prenantes et qui ressemblait à tout sauf à un accord digne de ce nom. De quoi se demander si le cerveau de notre ancien président de la Céni a encore toutes ses vices en place…

Le 21 janvier 2019, juste après avoir annoncé l’élection de Félix Tshisekedi comme président de la République, Corneille Nangaa déclarait qu’il « rendait grâce à Dieu pour l’accomplissement de la volonté du peuple congolais ». Que peut-on attendre d’un homme aussi inconstant et versatile ?

Nangaa chef de guerre à Nairobi

Alors que le peuple congolais continuait à attendre de lui la publication de vrais résultats des élections de 2018 ainsi que l’accord Tshisekedi-Kabila, Corneille Nangaa fait surface comme chef de guerre à Nairobi au Kenya. Il annonce la création d’un mouvement armé dénommé Alliance fleuve Congo. Et il invite les Congolais à le rejoindre pour « libérer le pays ». Peut-on imaginer un ancien président de la Céni dans une telle posture ? La honte ! La merde ! En lançant sa bêtise à partir du territoire kényan, il a mis à mal les bonnes relations qui existaient entre Kinshasa et Nairobi.

Et ce n’est pas tout ! Le 15 décembre 2023, Nangaa s’affiche publiquement aux côtés de Bertrand Bisimwa, un des chefs de la rébellion du M23. Cette rébellion qui a commis tant de massacres contre les Congolais. C’est là que j’ai compris que cet ancien président de la Céni a un problème mental. Car, dans sa lettre ouverte adressée aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies et publiée sur son compte X le 18 septembre 2023, Nangaa accusait Félix Tshisekedi d’être de « connivence avec les FDLR et le M23 ». Moins de trois mois après, il se fait l’allié du M23.

Le M23 est armé et financé par Paul Kagame selon plusieurs rapports de l’ONU. Se joindre à un tel mouvement que le héros feu colonel Mamadou Ndala avait vaincu en 2013, c’est tout simplement trahir son pays. Les Congolais ne suivront jamais un homme politique qui, pour prendre le pouvoir, se met du côté des agresseurs de leurs pays.

Ce M23 a fait trop de mal à nos compatriotes de l’est du Congo. Il est insensé de le cautionner, quelles que soient les revendications politiques. Mais Nangaa n’a vu que ses intérêts, sa soif de pouvoir.

Pour se faire une certaine légitimité auprès des Congolais, le M23 publie un communiqué disant qu’il intègre l’Alliance fleuve Congo de l’ancien président de la Céni. Voilà comment Nangaa a légitimé le combat terroriste du M23 et par ricochet les activités du Rwanda sur le sol congolais. Et ça, nous ne lui pardonnerons jamais ! Sauf, s’il se repent et revient aux meilleurs sentiments. Ce monsieur mérite la prison.

 

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