En période électorale, les mauvais challengers n’ont malheureusement que deux « projets de société » : la haine et la désinformation. C’est ce qu’ils utilisent pour détruire leurs adversaires politiques. Et notre feuilleton de Benevolencija C’est le ton qui fait la panique se penche aujourd’hui en particulier sur le fléau de la désinformation.
En effet, la désinformation c’est le fait de propager volontairement une information fausse ou biaisée pour nuire. Et au fur et à mesure que la période de campagne électorale s’approche en RDC, beaucoup d’acteurs politiques ou leurs partisans recourent à la désinformation pour discréditer des candidats gênants.
« Son projet de société est d’en finir avec vous ! »
L’exemple de notre feuilleton à l’université est plus parlant. Des candidats au poste de représentant des étudiants se livrent une bataille acharnée à coup de Fake News. Par exemple, une candidate propage une fausse information sur son concurrent auprès des électeurs : « Ne votez pas pour lui, car il a le projet de supprimer toute la viande de la ration alimentaire des étudiants pendant son mandat ! » Ce qui est curieux est qu’au lieu de présenter son propre programme pour convaincre, elle passe son temps à épiloguer sur son challenger.
Or, quand on sait ce que représente un repas pour un étudiant congolais, entendre qu’un candidat veut supprimer la viande du menu des repas à l’université, cela ne peut que révolter les étudiants. Seulement voilà, la candidate qui porte cette grave accusation contre son rival à l’université, n’en a jamais donné la moindre preuve.
A la question de savoir comment savez-vous qu’il va supprimer la viande de la ration alimentaire des étudiants, la candidate répond simplement : « Je le sais des sources sûres ! » Sans jamais dévoiler ses fameuses « sources sûres ». En réalité, elle n’a aucune source. Elle veut juste susciter la colère des étudiants contre son adversaire.
« Vous mangerez deux kilos de viande à chaque repas ! »
Sachant que la ration alimentaire est une matière sensible dans leur université, un autre candidat fait une promesse trop belle pour être crédible. « Si vous votez pour moi, vous aurez droit à deux kilos de viande par étudiant et par repas pendant mon mandat », répétait-il à qui pouvait l’entendre pendant la campagne électorale. Pourtant, il était incapable d’expliquer avec quels moyens il pourrait honorer un tel engagement.
L’objectif de cette désinformation électorale c’est de faire vibrer la corde sensible des électeurs pour gagner leur confiance, afin de se faire élire. Mais au fond, le candidat sait lui-même que sa promesse n’est que de la poudre aux yeux. Et à l’approche de la date du 20 décembre où les élections auront lieu en RDC, on entendra pas mal de promesses mirobolantes, mais aussi d’accusations fantaisistes contre des candidats. Par exemple : Untel a détourné ! Untel n’est pas Congolais ! Untel n’a pas de moralité ! … Dans la plupart des cas, c’est de la désinformation visant simplement à nuire à la réputation de l’adversaire politique. Aux électeurs de rester vigilants.
*C’est le ton qui fait la panique est une émission produite par La Benevolencija en partenariat avec Radio Okapi et la Monusco.
Retrouvez l’émission chaque vendredi à 8h30 de Kinshasa sur Radio Okapi. Avec deux rediffusions chaque samedi à 11h05 et chaque jeudi à 15h30 sur la même radio.