Judith Suminwa Tuluka a été nommée Première ministre de la République démocratique du Congo le 01 avril 2024. Sa nomination suscite de nombreuses interrogations, notamment sur sa capacité à relever les défis majeurs auxquels le pays est confronté.
La dépréciation du franc congolais et la guerre dans l’Est du pays constituent deux des défis les plus urgents à relever. La population congolaise souffre d’un pouvoir d’achat en constante diminution, tandis que l’insécurité dans l’est du pays ne cesse de prendre de l’ampleur, notemment avec les rebelles du M23 qui sont aux portes de Goma.
Marge de manoeuvre limitée ou simple rôle protocolaire ?
La question de la marge de manoeuvre de la nouvelle Première ministre se pose. Sera-t-elle capable d’agir concrètement ou se cantonnera-t-elle à un rôle protocolaire, laissant l’action gouvernementale entre les mains des agences présidentielles, à l’instar de son prédécesseur ?
Certaines actions de madame Suminwa soulèvent des interrogations. Sa visite au siège de son parti politique, juste après sa nomination, et sa rencontre avec la mère du président de la République, alimentent les doutes quant à sa réelle capacité à être réellement indépendante des influences politiques.
Un avenir incertain
Si la nouvelle Première ministre mérite qu’on lui accorde le bénéfice du doute, il est permis de rester sceptique quant à sa capacité à sortir le pays du gouffre. Son bilan mitigé au ministère du Plan où elle a piloté, entre autres, le programme de développement des 145 territoires, et ses premiers pas incertains ne font qu’amplifier les inquiétudes.
Le succès de Judith Suminwa Tuluka dépendra de sa capacité à s’affirmer et à prendre des décisions concrètes pour répondre aux désidératas du peuple congolais. La formation de son gouvernement nous en dira long sur ce que sera son mandat. La tâche est immense et le temps presse.