Plusieurs pays ont pris différentes appellations pour montrer leurs caractères. Le Burkina s’appelle « le pays des hommes intègres » ; l’Afrique du sud la « nation arc-en-ciel » et le Rwanda le « pays de mille collines ». Je pense que la RDC mérite d’être appelée, le « pays des fosses communes ».
Décidément, la culture de charniers s’installe en RDC. Groupes armés et autres forces y sont impliqués. Dès lors que nous avons déjà la culture de massacres, de viols et de mutilations, il ne restait plus que les fosses communes pour compléter la liste.
Les crimes qui se commettent sur le front de la guerre contre les miliciens Kamwina Nsapu ne sont plus à démontrer. La vérité a fini par éclater au grand jour. En plus de nombreuses exactions sur les populations civiles, le Bureau conjoint des Nations-Unités pour les droits de l’Homme a dénombré pas moins de 23 fosses communes dans le Kasaï. Parmi les territoires abritant ces abominations figurent entre autres Tshimbulu au Kasaï-Central et Kabeya Kamuanga au Kasaï-Oriental. Ces révélations confirment ce que tout le monde savait déjà, à savoir, l’usage disproportionné de la force par l’armée et les tueries à grande échelle dans le grand Kasaï.
Le Congolais ne vaut rien
Si vous ne pouvez pas respecter les vivants, respectez au moins nos morts. Hélas, les Congolais, morts ou vivants, n’ont aucune valeur. On les tue en masse et on les enterre en masse, dans la nuit, sans deuil.
Nul n’a oublié la fameuse fosse commune découverte en mars 2015 à Maluku dans la capitale. Plus de 400 corps y étaient enfouis. Comme d’habitude, le gouvernement avait promis une enquête dont les résultats se font encore attendre. En réalité, quand on dit « enquête » chez-nous, sachez que c’est un jargon pour dire que l’affaire est classée sans suite. 23 autres charniers ont été découverts dans le Kasaï, et sans vergogne, le gouvernement annonce encore une enquête. Tous les Congolais savent que ce sera encore l’une de ces enquêtes mort-nées qui n’aboutissent à aucun résultat.
Pourquoi ensevelir ses semblables dans une fosse commune ?
Question difficile. Peut-être que le fossoyeur a estimé que donner une tombe entière à un seul mort était égoïste. Et donc, par solidarité africaine, il a décidé de mettre tous les morts ensemble, pêle-mêle, dans un même puits et recouvert de terre. Il paraît que c’est moins coûteux dans un pays où l’argent doit d’abord servir aux élections. En plus, une fosse commune, c’est vite fait !
Tout se paie ici bas.
Pauvre congo.