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Enfin la rumba inscrite au patrimoine culturel de l’humanité, une fierté nationale

C’est fait ! La rumba congolaise a été officiellement inscrite, le 14 décembre 2021, au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. C’est l’aboutissement d’une longue attente.

En marge de la 16e session du Comité intergouvernemental de l’Unesco, une quarantaine de traditions venues des cinq continents ont été inscrites au patrimoine immatériel. Ce statut permet de préserver un héritage souvent menacé. Parmi les heureux élus figure la rumba congolaise, cette musique qui a bercé notre enfance et qui malheureusement est aujourd’hui en perte de vitesse, en raison de la mondialisation et de la vague afrobeat. C’est donc une grande victoire pour la culture congolaise : la rumba devient ainsi la toute première tradition congolaise inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco. La RDC partage ce privilège avec le Congo Brazzaville, puisque la candidature a été portée par les deux pays.

Au cours de cette 16e session, déjà 13 éléments ont été inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité dont 6 nécessitant une sauvegarde urgente. Il est prévu jusqu’au 16 décembre 48 inscriptions. Aux côtés de la rumba congolaise, la calligraphie arabe, la grande fête de Tarija, le cycle des festivités autour de la vénération et du culte de Saint Jean-Baptiste, les traditions nordiques des bateaux à clins ou encore le pasillo, chant et poésie ont également été validés. Le ceebu jën, plat national sénégalais, a également été inscrit.

Patrimoine immatériel, que retenir ?

Selon l’Unesco, le « patrimoine culturel immatériel » regroupe les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire que les communautés reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. C’est un héritage de nos ancêtres que nous transmettons à nos descendants. Il comprend les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et les événements festifs.

A ce jour, 597 éléments, représentant 137 pays, figurent sur la liste du patrimoine culturel de l’Unesco. « Pour être définie comme un patrimoine culturel immatériel, une pratique culturelle doit être dynamique… Elle doit avoir un sens dans la vie des gens », explique Tim Curtis, secrétaire de la convention de l’Unesco dans des propos repris par France 24.

Quels bénéfices pour la rumba et la RDC ?

L’inscription de la rumba au « PCI » est avant tout une victoire pour le pays, une fierté nationale. La nouvelle a été largement commentée. Héros dans l’ombre, le professeur André Yoka Lye, directeur général de l’INA et président de la commission mixte de deux Congo pour l’inscription de la rumba au patrimoine mondial de l’Unesco, a salué la reconnaissance d’un « élément fédérateur pour les Congolais, qui nous donne la joie de vivre et la passion de résistance à la vie ». Pour lui, ce jour est surtout celui du « couronnement des efforts de longues années ». Le prof Yoka voit en cette inscription une opportunité d’accorder « plus d’attention à la rumba, surtout en termes de professionnalisation en vue de lui donner de la valeur ajoutée et créer l’économie de la culture ».

De son côté, Audrey Azoulay, secrétaire général de l’Unesco, se réjouit de la reconnaissance d’une « musique qui inspire aujourd’hui même le hip-hop » en plus de son lien avec Cuba. « Elle vit, elle se transforme. Cette inscription est d’abord une reconnaissance et c’est très important. Au-delà d’une célébration, c’est aussi tout le travail qui vient après. Nous aurons un dialogue régulier avec les deux Congo sur les écoles, la transmission et le futur de cette musique », promet le secrétaire général de l’Unesco.

Sur Twitter, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le porte-parole du gouvernement parle d’un « événement à célébrer dans les deux rives du fleuve Congo ». Pour le journaliste Clément Bonnerot, c’est surtout « une immense fierté pour les deux pays et pour tous les musiciens ! »

Barbara Kanam, praticienne de l’art plébiscité, exprime également sa joie : « La rumba de Wendo, des Bantous de la capitale, Dr Nico, Lucie Eyenga, Pamelo Mounka, Abeti Massikini, Kabasele dit grand Kale que des pionniers qui ont permis que l’histoire s’écrive. Enfin c’est officiel la rumba congolaise est inscrite comme patrimoine immatériel de l’Unesco ».

 

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