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Fally Ipupa vs. Ferre Gola : victoire du Congo ou mirage ?

Fally Ipupa, dit « Aigle », et Ferre Gola, « le baron de la rumba », se font face sur l’échiquier musical congolais, chacun avec ses millions de fans. Les Warriors de Fally et les Golois de Ferre s’affrontent par réseaux sociaux interposés, défendant leur champion respectif avec ferveur. Mais au-delà de cette rivalité, une question demeure : la RDC profite-t-elle réellement de ce succès ?

Si l’on en juge par les remplissages de salles de concert à l’étranger et les millions de vues sur YouTube, la rumba congolaise se porte bien. Pourtant, derrière ce tableau flamboyant se cache une réalité peu reluisante. L’industrie musicale congolaise, dans son ensemble, peine à se structurer et à se professionnaliser.

Manque de structures et fuite de capitaux

Le pays qui a donné naissance à des légendes comme Rochereau Tabu Ley, Franco Lwambo Makiadi et Papa Wemba, manque cruellement d’infrastructures adéquates. Studios d’enregistrement dernier cri, salles de production modernes, gestion des droits d’auteur : tous ces éléments essentiels à l’éclosion d’une industrie musicale florissante font défaut en RDC.

Conséquence, la musique congolaise, au lieu de générer des richesses et créer des emplois pour les jeunes talents, voit une grande partie de ses revenus s’envoler vers l’étranger. Les artistes, contraints de produire et de se promouvoir hors du pays, drainent avec eux des capitaux précieux qui pourraient servir à développer l’industrie locale.

Le Congo peut-il faire mieux ?

La RDC possède un potentiel musical immense. La rumba congolaise, avec ses rythmes enivrants et ses mélodies envoûtantes, est un trésor culturel qui n’attend qu’à être valorisé. Mais pour que ce potentiel se transforme en une véritable industrie musicale, capable de contribuer au développement du pays, des efforts conjoints de la part des artistes, des autorités et du secteur privé sont nécessaires.

Investir dans les infrastructures, mettre en place un cadre juridique adéquat pour protéger les droits des artistes et promouvoir la musique congolaise sur la scène internationale : telles sont quelques-unes des actions clés à mener pour que la RDC transforme enfin son riche héritage musical en une source de prospérité pour tous.

Fally Ipupa contre Ferre Gola ? La question n’est plus là. Il s’agit de faire du Congo un champion non seulement sur les podiums des concerts, mais aussi dans l’arène de l’industrie musicale. Un défi ambitieux, mais réalisable si toutes les parties prenantes unissent leurs forces et placent l’intérêt national au cœur de leurs stratégies.

 

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