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A quand la relance réelle de la Miba ?

Il y a quelques jours, la Miba réceptionnait quelques engins destinés à la production. Cette acquisition a suscité l’espoir de voir la l’entreprise, autrefois poumon économique du Kasaï, se remettre tant soit peu sur ses pieds. C’est donc un espoir minime, car les besoins en termes d’outils de production sont énormes.

Certes, l’arrivée de ces engins constituent une bouffée d’oxygène, mais ils ne suffisent pas du tout. Selon l’ingénieur Kazadi, la Miba n’a reçu qu’« une pelle, une chargeuse, deux gros camions bennes, un camion mazout, cinq petits véhicules et deux bus ». Au vu de la taille de l’entreprise, cette acquisition a l’air d’une goutte d’eau dans l’océan. Mais, comme on dit, un tien vaut mieux que deux tu l’auras.

Absence de volonté politique

A mon avis, la Miba se redressera lorsqu’il y aura une réelle volonté politique de Kinshasa pour sa relance. Jusqu’à présent, cette volonté fait défaut, même chez l’actuel chef de l’État Félix Tshisekedi, pourtant fils du Kasaï. Il existe un plan de relance de la Miba de l’ordre d’un peu plus de 450 millions de dollars américains, mais qui moisit toujours dans les tiroirs du gouvernement. Il y a également un plan d’investissement de plus de 161 millions de dollars pour la Miba. Hélas, le tout reste lettre morte. Du coup, ce ne sont pas ces quelques engins réceptionnés récemment qui vont faire la différence.

Il faut rappeler que malgré sa faillite, la Miba conserve encore toute son importance et son potentiel dans l’économie du Kasaï-Oriental et du pays en général. Son gisement de diamant industriel est encore disponible pour longtemps. L’entreprise dispose des réserves de kimberlite dont certaines n’ont encore jamais été exploitées.

Ce sont les moyens qui font défaut depuis plusieurs décennies. Tout ce qu’il y avait à l’époque comme engins lourds ou légers a été détruit, non seulement par la mauvaise gestion, mais aussi par ce qui s’apparentait à une volonté délibérée de mettre le Kasaï à genoux.

Mieux géré, le diamant peut résoudre les problèmes du Kasaï

Les choses allaient un peu mieux dans cette province quand la Miba avait encore un peu de souffle. Hélas, sa faillite, ajoutée à l’enclavement de la province, a eu comme conséquence l’asphyxie totale de l’économie locale. Tout cela a plongé le Kasaï dans une extrême pauvreté.

Même si on doit penser à diversifier l’économie locale, pour ne plus compter sur la Miba, -ce serait une très bonne chose-, mais à mon avis, rien ne pourra remplacer le diamant. Le Kasaï s’identifie par son diamant. Et si l’exploitation de cette ressource est mieux gérée, je parie qu’elle peut à elle seule développer toute la région du centre du pays. Le Botswana en est un bon exemple…

 

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