Outre son diamant industriel, la province du Kasaï-Oriental dispose d’autres ressources naturelles non encore exploitées. C’est le cas par exemple du cuivre et du gisement de calcaire. Pour ce dernier, l’exploitation pourrait bientôt commencer, car la première pierre a été posée samedi 24 août 2024 pour la construction d’une usine de production de ciment.
La cérémonie a eu lieu à Kabwe, cité située à 12 km à l’est de Mbujimayi. Sur place, selon le ministre de l’Industrie, Louis Kabamba, « le projet créera des milliers d’emplois directs et indirects pour les jeunes ». C’est une entreprise chinoise qui va construire cette cimenterie d’une capacité de production estimée à 12 millions de tonnes.
Le gisement de calcaire à exploiter est situé en territoire de Katanda à l’est de Mbujimayi. L’entreprise chinoise construira également une centrale électrique de 30 mégawatts pour un investissement de 400 millions de dollars américains. Selon un ingénieur chinois, les premières tonnes de ciment pourront voir le jour en 2026.
Pourquoi cette usine sera-t-elle salutaire ?
En parlant d’une usine de ciment, cela peut paraître banale à certains. Mais vous ne savez pas ce que cela représente pour les Kasaïens, dans une province où un sac de ciment pouvait coûter jusqu’à 60 dollars américains. Alors qu’à Kinshasa ou à Lubumbashi, c’est autour de 9 dollars. On peut par là comprendre l’une des raisons qui expliquent pourquoi le Kasaï ne se construit pas facilement.
Cette cimenterie attendue à Mbujimayi sera un énorme ouf de soulagement, tant pour les commerçants que les bâtisseurs. Ils sont obligés d’aller chercher le ciment à Lubumbashi ou au Kongo Central. Mais l’enclavement du Kasaï, la distance et le coût du transport pour l’acheminer à Mbujimayi, rendent jusqu’à présent difficile l’approvisionnement en ce matériau de construction.
Attendre des mois l’arrivée du ciment
Que ce soit par route ou par rail, les marchandises mettent plusieurs semaines et même des mois avant d’arriver à Mbujimayi. Et lorsqu’elles arrivent, elles coûtent très cher. Avec les taxes et tout, c’est extrêmement compliqué pour les opérateurs économiques dans ce secteur. Pareil pour d’autres matériaux lourds importés, telles que les tôles, les barres de fer, etc.
Ému en voyant la pose de la première pierre pour la construction de cette usine de ciment au Kasaï, un des hommes d’affaires locaux s’est exclamé disant : « Donnez-nous le ciment au même prix qu’à Kinshasa ou à Lubumbashi et voyez si nous ne construisons pas rapidement le Kasaï ! »