A travers sa filiale Kibali Goldmines qui détient l’une de plus grande mines aurifères en RDC, le Groupe Barrick murit un projet ambitieux d’expansion de ses activités. Il envisage l’exploitation du cuivre dans le Copper Belt du Haut-Katanga, en vue de se positionner parmi les acteurs clés de l’exploitation du cuivre en RDC.
Un panel de discussions a été organisé jeudi 12 juin 2025 à Lubumbashi, sur le thème : « Tirer parti de cadres d’assurance mondiaux pour renforcer la réputation de la RDC, pôle minier stratégique. » Au cours de cette rencontre, le directeur pays de Kibali Goldmines, Cyrille Mutombo, a dévoilé les étapes franchies par le Goupe Barrick dans l’exploration de nouvelles mines de cuivre dans la région du Haut-Katanga. Il explique : « Nous avons fait comme tout investisseur qui arrive. Nous nous sommes rendus au cadastre minier il y a plus de deux ans. Nous avons fait la demande du permis de recherche. Nous avons ciblé des zones où il n’y avait pas eu des travaux préliminaires. Et avec le permis qui nous a été octroyé, nous avons suivi tout le processus. »
A noter que ces discussions ont eu lieu en marge de la semaine minière (DRC Mining Week), qui se tient chaque année au Pullman Grand Karavia de Lubumbashi, au sud-est de la République démocratique du Congo.
Le responsable de Kibali Goldmines a donné cette précision : « Nous ne sommes pas encore arrivés à l’étape d’exploitation. Nous en sommes encore à l’exploration. Et comme vous le savez, l’exploration dans le secteur des mines prend des années, parfois cinq ou dix ans.
Ensuite, viennent des exercices avancés du sondage. Lorsque vous avez défini vos ressources, la modélisation s’en suit. Nous ne savons pas encore combien de temps cela va nous prendre, mais nous nous nous sommes déjà lancés. »
Le message de Cyrille Mutombo a permis de renseigner sur une probable future exploitation du cuivre par son entreprise dans le Haut-Katanga. Et d’ajouter : « Juste ici à côté en Zambie, nous avons la mine de Lumwana, avec une expansion sérieuse dans laquelle Barrick est en train d’investir 3 milliards de dollars supplémentaires. Nous pensons que lorsque nos géologues vont avancer avec les recherches, nous pourrons être comptés en RDC comme l’un des acteurs clés dans la production du cuivre. »
Diversifier le secteur
Au cours de ce panel, Cyrille Mutombo n’a pas hésité à tacler les politiciens congolais, les exhortant à quitter les slogans pour aller dans du concret. « J’aime bien lorsque nos politiques disent que la RDC c’est le pays solution. Mais ce que nous devons faire est de sortir des slogans. Nous devons quitter les slogans pour matérialiser certaines choses. Et ça demande un certain nombre d’actions courageuses. L’une des actions à mener pour que nous puissions profiter de ce cycle, est que le pays doit d’abord diversifier le secteur minier », a expliqué Cyrille Mutombo.
Il a déploré par l’exemple l‘insuffisance d’investissements dans le secteur de l’or.
Une électricité importée
Pour le directeur de Kibali Goldmines, les mines sont parfois situées dans des zones très reculées, sans infrastructures, ni routes, ni énergie électrique. Il a également fustigé la multiplicité de taxes en RDC. « L’une des taxes que nous payons dans ce pays, c’est la taxe ‘auto-producteur’. Plus vous produisez de l’électricité, plus l’Etat vous taxe ! Or, ça devait être l’inverse. Trop de taxes tuent !
Le secteur préféré dans lequel Barrick s’engage aujourd’hui dans le Katanga, est tributaire de l’énergie électrique qui en partie est importée de la Zambie, alors que nous avons tout ici », s’est-il plaint.